POUR PRENDRE en charge la souffrance des plus démunis, le centre hospitalier (CH) Esquirol de Limoges dispose, depuis juin 2004, d’un service particulièrement innovant : la Pass mobile santé mentale et précarité. D’abord développée dans les zones rurales de la Haute-Vienne, cette Permanence d’accès aux soins de santé est assurée dans les Maisons de la solidarité du département. Un psychiatre s’y rend chaque semaine pour repérer et rencontrer des femmes et des hommes en souffrance psychologique.
«Le choix du lieu de consultation est important», car les patients, «qui ne se rendraient jamais à l’hôpital pour une consultation» savent qu’ils peuvent y trouver «un interlocuteur afin de discuter un moment», explique Antoine Pacheco, directeur du centre hospitalier. De leur côté, les intervenants de terrain et les professionnels intégrés dans le dispositif ne font qu’accompagner les personnes concernées dans un processus adapté à leurs besoins. Dans tous les cas, il s’agit d’aiguiller et non de prendre en charge sans consentement. «Souvent, le psychiatre les a rencontrées préalablement à la première consultation, de manière informelle, en participant par exemple à des chantiers d’insertion, ou autour d’un simple café.»
Un service d’orientation.
En fait, la Pass se veut un «service d’orientation». Le médecin pose un diagnostic et «apporte une aide psychologique ponctuelle». Si une prise en charge durable devient nécessaire, le sujet est adressé vers un autre praticien, du public ou du privé. Et le psychiatre du CH l’accompagne dans la démarche jusqu’au bout, en téléphonant à son confrère pour faire le point et obtenir un rendez-vous. Il apporte un appui technique spécialisé aux intervenants de terrain et une aide à l’analyse des situations individuelles.
Actuellement, quatorze cantons de la Haute-Vienne sont couverts et, depuis mars 2005, le dispositif est étendu aux associations de l’agglomération de Limoges. Dans les structures d’accueil de type associatif, c’est l’infirmier de la Pass mobile qui travaille avec les bénévoles pour offrir un accès aux soins aux personnes en instance de désocialisation.
Les premiers résultats montrent que 81 % des femmes et des hommes abordés ont été orientés par les travailleurs sociaux, bénéficiant ainsi de soins. Les deux tiers d’entre eux découvraient la psychiatrie.
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