Voilà qui va apporter de l’eau au moulin de SOS Médecins qui dénonce une volonté des pouvoirs publics de se désengager de la permanence des soins entre minuit et 8 heures.
L’ARS de Franche-Comté envisage l’arrêt de la garde en nuit profonde dans l’ensemble des secteurs de garde de la région.
Consciente du risque qu’une telle situation pourrait poser, l’Union régionale des professionnels de santé (URPS)médecins libéraux a réalisé une enquête auprès des 1 125 généralistes de la région pour connaître leur sentiment sur ce dossier. Signe de leur intérêt pour cette question, 51 % des praticiens ont répondu.
Attachés au principe
Leurs réponses sont parfois surprenantes. Parmi ceux qui font des gardes dans des secteurs où la PDS fonctionne après minuit (c’est le cas pour plus de la moitié des généralistes), 83,7 % estiment possible, compte tenu du nombre de volontaires, de continuer à assurer ces gardes de nuit profonde. 53,7 % d’entre eux souhaitent d’ailleurs, à titre personnel continuer à les assurer.
Mais dans les secteurs où les gardes de nuit profonde ont déjà été stoppées, seuls 4 % des généralistes souhaitent recommencer à les faire. Tout se passe comme si les médecins étaient attachés au principe de ces gardes, mais découvraient, quand elles s’arrêtent, qu’ils y gagnent en confort de vie.
Les femmes et les jeunes plus motivés
Le Dr Christine Bertin-Belot, présidente de l’URPS, relève par ailleurs que parmi les médecins attachés à la poursuite de la permanence des soins de nuit, les plus nombreux sont les femmes et les jeunes, « ce qui contredit l’idée généralement admise que ces catégories ne veulent plus faire de gardes ».
Si l’ARS décidait d’arrêter ces gardes de nuit profonde, l’URPS pointe « un risque de démobilisation des praticiens sur les autres créneaux horaires de la PDS ». Dans ce cas, 60 % seulement des médecins resteraient volontaires sur les autres tranches horaires, 25 % refuseraient toute garde, et 62 % ne resteraient volontaires sur le créneau 20 heures-minuit « que s’il était revalorisé de manière conséquente ».
L’URPS juge « important de ne pas supprimer la garde de nuit profonde là où les médecins restent volontaires ».
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