LES DEUX PRINCIPALES banques qui financent les investissements hospitaliers français sont touchées par la crise mondiale. Mardi, le groupe franco-belge Dexia a été nationalisé pour éviter le naufrage.
Mercredi, des rumeurs – aussitôt démenties par le gouvernement – évoquaient des «difficultés» du côté de la Caisse d'épargne.
Quelle analyse dresser à chaud ? Yves Gaubert, directeur du pôle finances à la Fédération hospitalière de France (FHF), calme le jeu : «Le marché des investissements hospitaliers –environ 2milliards d'euros par an– reste solide et solvable. Les banques ont intérêt à rester sur ce marché, car le risque y est limité.» Les plans Hôpital 2007 et Hôpital 2012 sont perçus comme un élément sécurisant : si l'État continue d'injecter des milliards d'euros dans des projets hospitaliers, la banque limite sa prise de risque en finançant ces opérations-là. Des signaux négatifs surgissent malgré tout. «Pour la première fois, on entend dire que des banquiers hésitent à prêter aux hôpitaux», relate Yves Gaubert, qui ignore s'il faut y voir la conséquence de la conjoncture internationale, ou une marque de prudence vis-à-vis des déficits hospitaliers. Lesquels se creusent un peu plus en raison de la hausse des taux d'intérêt.
Du côté privé, les groupes de cliniques qui se sont développés en empruntant à taux variable voient rouge aujourd'hui. Petites ou grandes, «les cliniques empruntent moins facilement car les banques sont plus prudentes», observe Philippe Burnel, délégué général de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP). L'heure n'est pas au pessimisme à tout crin, mais à la vigilance accrue. «L'incertitude économique générale nous inquiète réellement», résume Philippe Burnel.
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