LA LECTURE de mammographies faite par un sénologue aidé par un programme informatique spécialement conçu permet une détection aussi précise des tumeurs mammaires que la double lecture actuellement pratiquée en Europe. En moyenne, faire lire une mammographie par deux personnes permet de diagnostiquer de 4 à 10 % de tumeurs supplémentaires. Mais ce type de pratique n'est pas encore devenu la référence aux États-Unis. Pour pallier le manque de précision de la lecture unique, des informaticiens ont mis au point des programmes d'aide au sénologue. Grâce à des algorithmes qui analysent les images digitales, l'attention du lecteur est portée vers des zones spécifiques dans lesquelles existent des images à la limite de la normale, mais qui, lorsqu'elles sont associées, peuvent être le signe d'une pathologie sous-jacente.
Simple lecture aidée du logiciel.
Les auteurs ont inclus dans leur étude 31 057 femmes qui avaient passé une mammographie dans l'un des trois centres britanniques de référence pour l'étude. Les moins de 60 ans représentaient 51 % de la population étudiée. Les images ont été analysées en double lecture et en simple lecture aidée du logiciel.
Au total, 199 des 227 cancers de la série d'images ont été diagnostiqués en double lecture et 198 en lecture simple, avec aide informatique (soit respectivement 87,7 et 87,2 %). La sensibilité de la simple lecture facilitée s'établit à 87,2 %, sa spécificité à 96,9 % et sa valeur prédictive positive à 18 %. Pour la double lecture, ces valeurs sont respectivement de 87,7, 97,4 et 21,1 %. Le pourcentage des femmes reconvoquées pour compléter leur bilan étaient de 3,4 % dans le groupe double lecture et de 3,9 % dans le groupe lecture assistée par informatique.
Pour le Dr Fiona Gilbert, «l'utilisation de la lecture aidée par un logiciel peut se concevoir dans des pays où la double lecture n'est pas envisagée en raison des surcoûts induits. Mais il faut aussi prendre en compte le coût du logiciel et la charge liée au rappel de certaines patientes pour des examens complémentaires».
Par ailleurs, la plupart des mammographies utilisées pour cette étude avaient été dans un premier temps tirées sur des films radiographiques qui ont été secondairement numérisés pour pouvoir utiliser le logiciel. Une nouvelle étude utilisant directement des images numérisées devrait être mise en place dans les prochains mois. Elle sera un reflet plus précis de la pratique actuelle en sénologie dans les pays développés.
« New England Journal of Medicine », vol. 359 ; 16 : pp. 1675-1684, 16 octobre 2008, publié en ligne.
Une IRM très performante testée sur la souris
L'IRM permet de détecter des carcinomes insitu de 300 microns de diamètre chez la souris. Si cette technique était appliquée aux femmes, les cancers ainsi détectés pourraient être pris en charge précocement, avec un taux de survie qui est estimé à 97-99 %. L'équipe du Dr Greg Karczmar (Chicago) a effectué un examen IRM chez 12 souris transgéniques qui développent de façon précoce des carcinomes insitu. Au total, 18 tumeurs ont pu être individualisées, dont 17 de moins de 1 mm de diamètre. Reste que, pour pouvoir parvenir à ces résultats, les chercheurs ont utilisé une IRM ultraperformante.
« Physics in Medicine and Biology », septembre 2008.
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