C’est le 25 août 2016 qu’a été signée la nouvelle convention médicale après six mois de négociations parfois tendues. Au final, le texte a été paraphé par l’Assurance-maladie et trois syndicats : la Fédération des médecins de France (FMF), MG-France et le Bloc, qui défend les intérêts des chirurgiens, anesthésistes et gynécologues-obstétriciens. La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), a refusé de signer ce texte, tout comme le Syndicat des médecins libéraux français (SML).
Cette convention, prévoit un grand nombre de mesures qui concernent les médecins libéraux. « Il ne s’agit pas de l’application de la loi santé de Marisol Touraine mais d'autres évolutions dans notre exercice sur lesquelles, cette fois-ci, les syndicats représentatifs sont susceptibles de peser », souligne le Dr Christian Delhay membre du bureau du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) et représentant de la FMF. La convention prévoit d’abord une revalorisation de la consultation du généraliste qui passera à 25 € et celle du spécialiste à 30 €. Elle va aussi permettre la mise en œuvre de plusieurs niveaux de consultation avec une majoration pour les consultations complexes (46 €) qui concerneront notamment l’ophtalmopédiatrie, et très complexes (60 €). le C2 sera aussi revalorisé (48 puis 50 €. Le CAS est rebaptisé OPTAM (option pratique tarifaire maîtrisée) avec quelques modifications.
« La mise en application de ces quelques augmentations de tarifs est lente puisqu’elles vont intervenir 9 à 15 mois après par rapport à la signature. Sinon, l’un des objectifs affiché de cette nouvelle convention est celui du virage ambulatoire et donc du parcours de soins avec les enjeux du premier et du deuxième recours. Et cela concerne bien sûr les ophtalmologistes qui sont positionnés sur ces deux offres de soins », indique le Dr Delhay.
Au total 1,3 milliard d’euros par an ont été dégagés, soit 3 fois plus que pour la précédente convention. « On a quand même le sentiment que c’est une convention taillée sur mesure pour les généralistes. Pour les spécialistes, 397,9 millions seront dégagés en 2017 puis 450 millions en 2018. Et ils sont nombreux à juger ce budget insuffisant en regard d’une nécessaire réforme en profondeur, souligne le Dr Delhay, en ajoutant que le secteur 2, est maintenu sans être soutenu ».
Cette convention déçoit à l’évidence un certain nombre d’ophtalmologistes. « Mais l’absence de signature de la convention par les syndicats aurait provoqué la mise en place du règlement arbitral. La FMF, tout comme Mg-France et le Bloc, ont donc préféré signer pour obtenir l’écoute des caisses et de pouvoir influer sur des évolutions grâce à l’obtention d’avenants », indique le Dr Delhay.
Avec le système actuel, seuls les syndicats déclarés représentatifs ont le droit de signer la convention médicale. « Dans les faits, ce sont les 7 % des médecins libéraux adhérents à des syndicats horizontaux qui influent ainsi sur la vie conventionnelle. Nous pouvons regretter le modèle de représentation des médecins libéraux mais on doit faire avec ».
« Si pour les ophtalmologistes, adhérer au SNOF est une évidence, adhérer à un horizontal est nécessaire pour peser sur les choix conventionnels », indique le Dr Delhay.
D’après un entretien avec le Dr Christian Delhay membre du bureau du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) et représentant de la Fédération des médecins de France (FMF)
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