Quand on est chef de l’Etat, il faut se montrer garant du pacte national. Quand on est candidat, on doit être réactif et ne pas se laisser déborder. Ces derniers temps, Nicolas Sarkozy est contraint d’endosser les habits du premier sans jamais découvrir le second. Pas si simple... En déplacement mardi à Bordeaux sur le thème de la protection sociale, il a néanmoins réussi à incarner l’un et l’autre avec une maîtrise consommée de cet exercice. Un coup sur sa droite, un coup sur sa gauche. Il y en a eu pour tout le monde, sans que nul ne soit jamais cité. Où comment arriver à paraître toujours au-dessus de la mêlée, tout en surveillant le peloton de très près...
La question de la fraude sociale a occupé l’essentiel du message présidentiel. « La fraude, c’est la plus terrible et la plus insidieuse des trahisons de l’esprit de 1945 !» Pour dénoncer le phénomène, l’accent est volontiers Gaullien. Et la volonté affichée sans faille, puisque, joignant le geste à la parole, un décret devrait bientôt organiser la récupération des indues sur les IJ abusives. Dont acte. La présidente du Front National en a été cette semaine pour ses frais. Elle qui comptait faire de ce thème un des axes de sa campagne, dénonçant la veille même du discours présidentiel « une explosion de la fraude sociale, liée à une explosion de l’immigration. »
Autre thème qui risque d’occuper les débats de la présidentielle: le financement de la Sécu. Sur ce terrain miné, le président a également lancé la contre-attaque. La nuit précédente, les sénateurs socialistes désormais maîtres de la Haute Assemblée, avaient entrepris de faire une leçon de rigueur à son gouvernement en votant un PLFSS complètement réécrit. Non seulement la gauche était parvenue à changer chaque recette par une autre. Mais, comme au Bonneteau, elle avait aussi réussi à trouver 3 milliards de plus que prévu dans le Budget de la Sécu pour 2012! La démonstration n’a pas dû plaire beaucoup au président qui vient donc d’annoncer l’installation d’un «Haut Conseil du financement de la protection sociale » chargé de faire des propositions de recettes pour la fin de l’année. Là encore, la méthode est habile, puisque sur des sujets archi chauds –CSG, TVA sociale...- le président joue le rassembleur en conviant les partenaires sociaux à lui suggérer la meilleure solution possible. Une façon aussi de couper l’herbe sous le pied du candidat socialiste. Et des autres...
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