LES PREMIERS états généraux des infections nosocomiales se sont clôturés par un appel à signatures de la déclaration de Paris, qui réunit vingt-quatre propositions pour renforcer la lutte contre ces infections.
Que de chemin parcouru depuis l’affaire de la clinique du Sport, en 1997 ! Les professionnels, progressivement, sont entrés dans l’ère de l’évaluation. Le ministère de la Santé publie des indicateurs de qualité, les établissements de santé se font certifier et les médecins, bientôt, pourront demander leur accréditation.
Il n’en reste pas moins que la France peut mieux faire pour renforcer la sécurité des soins. Soucieux de faire le point sur le dossier, le Lien (l’association de Lutte, d’information et d’étude des infections nosocomiales) a organisé ces premiers états généraux des infections nosocomiales à Paris. Professionnels de santé et patients ont échangé librement, dans un souci de transparence. L’événement s’est achevé par un temps fort : la lecture de « l’appel de Paris », une liste de 24 revendications. La présidente du Lien, Claude Rambaud, a invité chaque Français à signer ce document (en ligne sur le site www.eg-noso.com). L’appel de Paris insiste notamment sur la nécessité de renforcer l’éducation sanitaire du public et la formation sur l’hygiène durant les études médicales. Les médecins exerçant en cabinet de ville doivent se sentir concernés : «Il n’y a pas qu’à l’hôpital qu’il existe des infections liées aux soins, a déclaré la présidente du Lien. La médecine de ville doit entrer dans la boucle du signalement des infections nosocomiales.»
Le ministre de la Santé a conclu les états généraux en faisant plusieurs annonces. Répondant à la demande du Lien, Xavier Bertrand a annoncé que ses services vont étudier «la possibilité d’évaluer les pratiques en hygiène en médecine libérale, y compris en cabinet dentaire, laboratoires d’analyses médicales et cabinet de soins». Il s’est engagé à créer un diplôme d’infirmière hygiéniste spécialisée et à mettre en place dans chaque établissement un gestionnaire des risques rattaché directement à la direction, deux autres revendications du Lien.
Pour un coût représentant 0,1 % des budgets hospitaliers, toutes les chambres seront rapidement équipées d’un distributeur de solutions hydroalcooliques, a ajouté Xavier Bertrand, favorable à la «tolérance zéro» pour le port des bijoux en milieu hospitalier.
Autre annonce : la loi Kouchner sur les droits des malades va subir une révision, afin que soit élargi le champ de l’indemnisation par la solidarité nationale ( via l’Oniam). Ainsi, le taux d’invalidité permanente partielle (IPP) va passer de 24 % à 20 %, grâce à un décret promis pour la fin mars. Xavier Bertrand a en outre annoncé le versement de 700 euros aux victimes pour financer leur défense, soit le double de l’aide juridictionnelle.
Le Lien s’est dit «particulièrement satisfait» du soutien apporté par Xavier Bertrand à son combat.
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