EN EUROPE, sur le front de la grippe aviaire, la situation est qualifiée de «relativement calme» par Jean-Marc Bournigal, directeur général de l'Alimentation. Depuis le début de 2008, des cas de virus H7N1 ont été relevés au Danemark et en Italie, et un cas de H7N7, hautement pathogène, a été signalé en Grande-Bretagne. En France, cette année, aucun cas n'a encore été diagnostiqué, alors qu'en 2007 sept cas avérés avaient concerné des oiseaux sauvages en Moselle, aucun élevage n'ayant été contaminé.
Autre bonne nouvelle, le vaccin adjuvanté (H5N1) prépandémique Prepandrix a obtenu le mois dernier son autorisation de mise sur le marché (« le Quotidien » du 27 mai). Son immunogénicité élevée assure une immunité croisée contre les souches de virus appartenant à des groupes différents, qui circulent à travers le monde. Et, comme le souligne le Pr Daniel Camus (Direction générale de la santé), «même des vaccins non parfaitement adaptés à la souche pandémique pourraient réduire le nombre de sujets réceptifs et la circulation du virus».
Pour autant, intervenant devant la presse, le Pr Didier Houssin, délégué interministériel à la Lutte contre la grippe aviaire, a tenu à souligner qu'aucune autorité scientifique n'avait annoncé que la menace grippale avait disparu : «Les prémices d'une éventuelle pandémie sont toujours là, assure-t-il, on sait que ça va venir, donc il faut s'y préparer» et rendre le plan «de plus en plus opérationnel».
À cet effet, la Direction générale du travail va diffuser une fiche de recommandations et une circulaire, qui organise «la continuité de l'activité» en cas de pandémie. Y sont décrites les consignes d'hygiène et de sécurité, les ports d'équipements et de protections individuelles, l'aménagement du temps de travail, ainsi que la liste des postes indispensables, pour lesquels aucune interruption ne devra intervenir au plus fort du pic épidémique.
Concernant la crainte d'une transmission interhumaine et d'une possible «humanisation du virus», le Dr Françoise Weber, directrice générale de l'InVS (Institut de veille sanitaire), a souligné que les quatre cas humains groupés d'Indonésie sont intervenus «au sein d'une même lignée génétique» et après des contacts «étroits et répétés».
Depuis 2003, début de l'épidémie, 385 cas humains de grippe aviaire ont été signalés, 243 d'entre eux ayant entraîné la mort. Quinze pays ont été touchés, en tête desquels l'Indonésie, le Vietnam et la Chine.
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