Un patient sur deux entre 25 et 69 ans qui compose la clientèle des cabinets de médecine générale en Allemagne est en surpoids, comme le confirment les études épidémiologiques menées dans le cadre de la prévention des maladies cardio-vasculaires.
Dans une étude statistique du ministère fédéral de la Santé, il ressort que quelque 20 % de la population présente un indice de masse corporelle supérieur à 30. En Allemagne, entre 10 et 20 % des enfants et des adolescents sont en surpoids. A travers ces chiffres, une chose est claire : la tendance est à la hausse.
Augmentation de 18 % des surpoids
Dans ce sondage mené auprès de généralistes installés en ville et d'hospitaliers représentatifs, 35,3 % des médecins allemands ont indiqué que le nombre de personnes en surpoids ou obèses avait augmenté au cours de la dernière année au sein de leur clientèle.
Pour ces médecins, cette augmentation serait même de 18,9 %. De ce point de vue, l'Allemagne se situe dans la moyenne comparée aux autres pays européens.
A la question « Combien parmi les hommes et les femmes que vous voyez sur une période de quatre semaines sont en surpoids ou obèses ?», les réponses recoupent les études menées dans le cadre de la prévention des maladies cardio-vasculaires, à savoir 48,1 % des hommes et 49 % des femmes. Ces résultats situent également l'Allemagne dans la moyenne européenne.
La proportion de masse grasse
Cependant, quand peut-on affirmer objectivement que quelqu'un est trop gros ?
Le surpoids se définit comme une augmentation du poids du corps dû à une augmentation de la proportion de la masse grasse au-delà de la normale.
Cependant, il n'est pas rare que des patients de forte corpulence se disculpent du fait que la balance penche du mauvais côté en invoquant une ossature lourde ou bien encore leur grande taille... Dans ces cas-là, l'obstacle majeur est l'échec de l'observance.
C'est pourquoi il est utile que les médecins aient des faits et des chiffres à leur opposer. C'est la possibilité qu'offre l'indice de masse corporelle (IMC). Elle s'intègre dans un système de mesures harmonisé et reconnu par l'OMS. Par convention, il est admis que les hommes ayant un IMC compris entre 18,5 et 24,9 ont un poids normal. Ceux qui se situent entre 25 et 29,5 sont en surpoids. A partir de 30, on parle d'obésité de stade 1, à partir de 35 d'obésité de stade 2 et à partir de 40 d'obésité de stade 3, ou majeure. Une mesure complémentaire peut se révéler utile, le rapport taille/hanches qui permet d'évaluer la répartition de la masse grasse. Si la valeur de ce ratio est supérieur à 0,85 pour les femmes et à 1 pour les hommes, on parle d'obésité abdominale et, s'il est en dessous, d'obésité diffuse.
L'obésité abdominale est un facteur objectif d'augmentation du risque de mortalité et de morbidité.
Quelle image s'offrira à nous dans 30 ou 40 ans, que ce soit dans la rue ou dans les salles d'attente ? Plus on est âgé, plus le poids augmente, comme le confirment les chiffres des instituts fédéraux de statistiques. D'après celles-ci, 14,2 % des hommes et 22,3 % des femmes entre 20 et 24 ans auraient un IMC > 25. Dans une classe d'âge supérieur (les 40-44 ans), on passe à 33,3 % des hommes et à 57,8 % des femmes, et dans la tranche d'âge 65-69 ans, 59,1 % des hommes et 72,8 % des femmes sont en surpoids...
Cela signifie que si l'on envisage une augmentation du nombre de jeunes adultes en surpoids dans quelques années, on devrait également voir s'élever la proportion du nombre de sujets plus âgés en surpoids.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature