Privé d'une majorité parlementaire suffisante pour faire adopter son projet de réforme de la santé, le gouvernement de Gerhard Schröder devra composer avec l'opposition chrétienne démocrate (CDU).
La droite et la gauche s'accordent sur l'urgence de réformer l'assurance-maladie, dont le déficit atteindra 6 milliards d'euros cette année, mais s'opposent encore sur les mesures à mettre en place. Le gouvernement entend introduire un système de médecins référent et réclamer 15 euros, non remboursables, aux patients qui iraient voir un spécialiste de leur propre gré. La CDU plaide pour le maintien du libre accès, mais propose que toutes les consultations médicales soient soumises à un ticket modérateur de 10 %. Cependant, la participation des assurés aux traitements médicaux ambulatoires et hospitaliers ne pourrait pas dépasser 2 % de leur revenu annuel. La CDU souhaite par ailleurs que tous les traitements dentaires, à l'exception des soins conservateurs et préventifs, sortent du champ de l'assurance-maladie et soient pris en charge par une assurance privée.
La présidente de la CDU, Angela Merkel, a chargé l'ancien ministre de la Santé du gouvernement Kohl, Horst Seehofer, de préparer un compromis avec la majorité sur ces différents sujets, afin qu'un texte viable puisse être adopté par le Parlement, qui en débattra le 8 juillet. Horst Seehofer souhaite par ailleurs améliorer la transparence des structures de santé et encourager la liberté de choix des assurés. L'opposition conservatrice estime que « la responsabilisation individuelle des patients » permettra de réduire considérablement le montant des cotisations maladie, qui dépassent actuellement 14 % des salaires et d'assurer le financement à long terme du système.
L'Ordre fédéral des médecins se félicite de la volonté de compromis affichée par les deux grands partis. Mais regrette que les médecins continuent à être tenus pour les principaux responsables de la hausse des dépenses de santé : « La réforme ne va pas optimiser les soins, mais renforcera uniquement les contrôles », déplore l'Ordre, qui préconise une autonomie accrue des médecins face aux caisses et à l'Etat. Il rappelle son opposition à la création d'un « institut pour la qualité des soins », qui serait chargé de mettre en place des recommandations nationales pour de nombreux traitements, et qui, selon lui, préfigure une inacceptable « étatisation de la santé ».
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