En France, les prêts sont en général octroyés sur 10 à 15 ans, ce qui suppose que celui qui souhaite devenir propriétaire accepte soit de sacrifier toutes ses économies à son projet, soit de comprimer son budget le plus possible pour pouvoir rembourser. Un choix que ne connaissent pas les Anglo-Saxons habitués à emprunter sur 25 ans et plus.
Sur 30 ans, on peut emprunter environ 30 % de plus que sur 15 ans ou, à montant de crédit égal, avoir à supporter des charges de remboursement moins élevées. Cet avantage permet très souvent soit d'acquérir un logement plus grand qui n'obligera pas à déménager si la famille s'agrandit, soit à se décider enfin à investir dans sa résidence principale.
Mais un prêt à long terme revient en général deux ou trois fois plus cher qu'un prêt sur 15 ans. Deux raisons à cela :
Σ les intérêts sont calculés sur le capital non remboursé et, quand on emprunte sur 30 ans, le remboursement du capital est très lent ;
Σ les taux d'intérêt pratiqués sont souvent plus élevés d'un demi-point (0,50 %) que les taux sur 15 ans. C'est pourquoi, en définitive, au bout de 30 ans, vous aurez remboursé plus d'intérêts que l'on vous aura prêté de capital. Mais ce surcoût doit être comparé aux économies réalisées par ailleurs. Si un prêt sur 30 ans permet d'emprunter une somme plus importante ou d'acheter plus tôt que prévu, cela représente des mois de loyers en moins.
Prévoir les incertitudes liées à la durée
Autre frein à l'emprunt sur 30 ans : la difficulté de prévoir l'avenir de la famille, de la carrière professionnelle, voire de l'économie, en général. Ces craintes tout à fait justifiées ont été prises en compte par la majorité des banques qui accordent ces crédits.
Des formules de transfert ou de remboursement anticipé sans pénalités lourdes ont été mises en place. Par exemple, en cas de revente du bien avant la fin du remboursement du crédit, le prêt sera simplement transféré sur le nouveau logement.
Ces crédits peuvent être octroyés à taux fixe ou à taux variable. Seulement un Français sur cinq choisit d'emprunter à taux variable. Pourtant, sur 30 ans, ce peut être une bonne solution quand le contrat de prêt limite au minimum les risques de taux. Certains contrats prévoient en effet des possibilités de modulation des conditions de remboursement, d'autres ajustent chaque année le taux du crédit à l'évolution des taux des marchés financiers. Toutefois, dans ce dernier cas, mieux vaut privilégier les taux révisables dit « capés » qui ont l'avantage d'être plafonnés à la hausse comme à la baisse.
Coupler taux fixe et taux variable
Certaines banques proposent même, dans le cadre de leurs prêts à long terme, toute une gamme de formules alliant les avantages des taux fixes et des taux variables. Par exemple, le taux ne sera révisé qu'une fois tous les cinq ans ou bien il restera fixe pendant les dix premières années et deviendra ensuite révisable. Des possibilités de suspendre les remboursements pendant une période déterminée sont même offertes par certains établissements.
Ces exemples prouvent qu'une proposition de prêt peut toujours être adaptée à vos besoins et à votre situation. Vous ne devez pas vous contenter de regarder si le montant des mensualités passe ou ne passe pas dans votre budget. N'oubliez pas non plus que lorsque l'on emprunte sur 30 ans, pendant la durée du remboursement, la situation familiale peut évoluer. Une demande de conseil auprès d'un notaire quant au libellé du contrat de crédit, notamment en matière de garantie et de remboursement anticipé, peut éviter de douloureux problèmes à venir en cas de séparation des époux ou des concubins.
A savoir
Attention ! Tous les types de prêt ne peuvent pas être octroyés sur 30 ans. Les prêts à l'accession sociale (PAS) ou conventionnés (PC), qui présentent notamment l'avantage de donner droit à l'APL (aide personnalisée au logement), ne peuvent pas durer plus de 25 ans.
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