L'embolisation de fibrome utérin est un acte de radiologie interventionnelle consistant à injecter des microbilles dans les artères nourricières des fibromes pour provoquer leur nécrose. Cette intervention est réservée aux fibromes ne dépassant pas 10 à 12 cm et peut être utilisée en cas de fibromes multiples.
L'embolisation de l'artère utérine est réalisée grâce à l'introduction d'un cathéter dans l'artère fémorale, sous simple anesthésie locale. Le cathéter est guidé sous contrôle radiologique vers l'artère utérine. Lorsqu'il parvient à l'artère vascularisant le fibrome, les particules d'embolisation sont injectées. Il s'agit de microsphères de polyvinyle de 500 microns de diamètre. Leur progression a lieu sous contrôle radiologique. Les artères utérines droite et gauche sont successivement embolisées. L'intervention dure entre 40 minutes et deux heures. L'irradiation de la patiente est faible.
La vascularisation est interrompue
L'utérus est préservé, seule la vascularisation de tous les fibromes est interrompue et ce quel que soit leur nombre ou leur emplacement, limitant ainsi les risques de récidives. Le volume du fibrome passe en moyenne de 101 cc (± 70) avant l'embolisation à une moyenne de 33,8 cc (± 33) après l'intervention. Tous les fibromes sont traités en un temps.
Les bénéfices de l'embolisation sont nombreux (Pron et coll. 2003. Pelage et coll., 2003) : la normalisation des règles est obtenue dans plus de 85 % des cas, ainsi que celle des symptômes abdominaux (pesanteur, constipation, douleurs). La réduction du volume de l'utérus est de 45 % en moyenne. Le taux d'échec est de 5 à 10 % et une réintervention est toujours possible dans ces cas. Enfin, la fertilité est conservée après embolisation, même si la majorité des femmes traitées n'avait plus de désir de grossesse.
Il y a peu de récidives et la reprise des activités est possible dans les 7 à 10 jours.
La patiente peut souffrir de crampes sévères pendant les heures suivant l'intervention, mais la douleur est contrôlée par les antalgiques ou par une pompe à morphine. Certaines patientes peuvent présenter des nausées et une fièvre transitoire.
Les complications sont rares, surtout si la patiente est prise en charge par une équipe multidisciplinaire associant radiologues et gynécologues. Certaines patientes (très rares) ont pu développer une infection utérine qui exceptionnellement a pu motiver une hystérectomie.
Brève hospitalisation
Cette intervention est très sûre : les risques graves de la technique sont inférieurs à ceux du traitement chirurgical classique. Il n'y a pas de risque hémorragique. Une étude (Pinto et coll., Radiology, 2003) comparant l'embolisation des fibromes utérins et l'hystérectomie montre que la première présente un taux de complications majeures per- et postopératoires inférieur à celui de la chirurgie et possède l'avantage d'une brève hospitalisation (2 à 3 jours) avec une convalescence courte (9 jours contre 36 jours en moyenne pour l'hystérectomie).
Des études comparant les coûts de l'hospitalisation à ceux de la chirurgie montrent que le coût du traitement par embolisation est inférieur à celui d'une hystérectomie (Subramanian et coll., 2001) ou d'une myomectomie (Al-Fazan et coll., 2002).
Aujourd'hui, cette technique bénéficie d'un certain recul dans le monde avec plus de 40 000 femmes traitées à ce jour. Plus de 90 % des patientes sont satisfaites du résultat et recommanderaient l'embolisation à d'autres femmes.
L'ANAES a très récemment décidé de réunir un groupe d'experts pour étudier la technique de l'embolisation utérine dans les indications de fibrome et lui permettre de se développer puisque seuls quelques services de radiologie la pratiquent en France.
D'après la communication du Pr H. Trillard (Bordeaux) dans le cadre d'une conférence organisée par la société Boston Scientific.
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