Réunis autour d’un nouveau projet médical, social et urbain pour assurer la pérennité de l’hôpital de Nanterre (92), les représentants de la communauté médicale, Jacqueline Fraysse (députée Front de gauche des Hauts-de-Seine) et Patrick Jarry, maire de la ville, attendent des réponses claires de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et de la région Île-de-France.
L’opération de « sauvetage » de l’hôpital de Nanterre est un combat mené depuis quatre ans par les élus locaux et la communauté médicale de cet établissement réputé pour accueillir quotidiennement des SDF et désormais des réfugiés. « Avant l’été, le conseil d’administration de cet établissement très attaché à sa dimension sociale, a donné son feu vert pour bâtir CASH 2030 [centre d’accueil et de soins hospitaliers], mais, aujourd’hui, nos négociations avec l’ARS sont au point mort », déplore le maire Patrick Jarry.
Ce projet prévoit de repositionner l’hôpital et de pérenniser ses activités de diabétologie, cardiologie et gastro-entérologie. Pour la pneumologie, la bataille semble perdue. Après avoir envisagé de supprimer les urgences et la réanimation, l’ARS a décidé le transfert des lits de pneumologie à l’hôpital Louis-Mourier (Colombes) où une plate-forme ambulatoire doit voir le jour. « Nous comprenons les restructurations mais les décisions ne nous laissent aucune monnaie d’échange. Sur les 90 lits que l’AP-HP devait nous transférer, seuls 40 devraient rejoindre l’hôpital de Nanterre », déplore Jacqueline Fraysse.
Lieu réputé pour l’accueil des précaires
La coupe déborde pour cet établissement qui a déjà vu disparaître 130 équivalents temps plein l’an dernier (malgré ses efforts pour ramener son déficit à 7 millions d’euros en 2015, soit deux fois moins qu’il y a trois ans). Pour le président de la CME, le Dr Luc Rozenbaum, « les dés sont pipés, alors que c’est justement le moment de réinvestir dans ce lieu réputé pour prendre en charge la plus grande précarité. L’hôpital de Nanterre doit vivre et les mairies de Nanterre et de Paris s’entendre sur ce projet ».
Patrick Jarry promet de rencontrer rapidement Anne Hidalgo. La mairie de Paris est en effet propriétaire des terrains du CASH, sur lequel l’hôpital de Nanterre tente de se reconstruire (avec un projet de 93 millions d’euros prévoyant le regroupement de services, la réintégration de l’école d’infirmières...). « Le regroupement sur ce site d’un EPHAD et la reconstruction de quatre unités psychiatriques me semble tout de même moins chers que la création d’un nouvel hôpital », assure Jacqueline Fraysse. Pour faciliter le financement, Patrick Jarry a imaginé la création de logements en accession à la propriété, à condition que la mairie de Paris réinvestisse dans la construction de ce nouvel hôpital de Nanterre les 15 millions d’euros récupérables.
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