A quelques jours de la manifestation nationale de blouses blanches prévue dimanche à Paris, Elisabeth Guigou et Bernard Kouchner ont multiplié les réunions de travail avec les représentants des professionnels de santé libéraux, au risque de donner l'impression d'un certaine précipitation. Après l'organisation du Ségur de la démographie médicale (« le Quotidien » du 6 mars), une journée entière a été consacrée à l'amélioration des conditions d'exercice des professionnels de santé.
Le menu annoncé était alléchant : sécurité, relation au quotidien avec les caisses, réseaux, bon usage des soins. Mais les plats servis furent quelque peu réchauffés : des dispositions connues ou des propos rassérénants sur la nécessaire maîtrise médicalisée et une petite pincée de mesures nouvelles sur la sécurité. Reconnaissant que ce dernier point était désormais un « sujet majeur de préoccupation », la ministre a annoncé un plan d'action qui comporte plusieurs volets. Le suivi des plaintes des professionnels de santé par le parquet sera renforcé et un interlocuteur au service des professionnels de santé sera nommé dans chaque parquet. Une nouvelle disposition législative autorisera également les juridictions à appliquer des peines aggravées à l'encontre des personnes qui agressent des professionnels de santé (à l'instar de ce qui existe par exemple déjà pour les policiers).
Par ailleurs, les médecins libéraux pourront être accompagnés à tout moment par des adultes relais dans les quartiers sensibles où des contrats de ville ont été signés, et des aides financières seront dégagées par l'Etat pour améliorer la sécurité des locaux professionnels ou pour l'installation des systèmes de surveillance.
Pour le reste, Elisabeth Guigou s'est contentée de préciser des dispositions déjà prévues concernant notamment les aides à l'installation dans les zones sous-médicalisées, ou encore le développement des réseaux de santé (enveloppe spécifique, instauration de guichets uniques régionaux, disparition de l'agrément national). De son côté, la CNAM s'est explicitement engagée à régler rapidement la question du paiement des professionnels de santé en tiers payant, nombre d'entre eux ayant dénoncé les ratés actuels de ce système de rémunération.
Pour améliorer les relations quotidiennes avec l'assurance-maladie, le principe de la désignation d'un interlocuteur administratif unique pour chaque professionnel de santé sera généralisé au sein des caisses.
Elisabeth Guigou a déjà prévu trois autres réunions avec les professionnels de santé. Sur les urgences le 15 mars, sur les SROS le 18 mars et sur la formation initiale et continue.
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