De nouvelles données sur l'efficacité et la sécurité d'emploi à long terme de la rosuvastatine*, nouvel inhibiteur de l'HMG-CoA réductase, ont été annoncées au congrès de l'European Society of Cardiology (ESC) à Stockholm (Suède). Cet essai randomisé, multicentrique, en double aveugle, groupe parallèle, a comparé chez des patients hypercholestérolémiques la capacité de la rosuvastatine et de l'atorvastatine à réduire le LDL cholestérol et à atteindre les valeurs cibles définies par le NCEP (National Cholesterol Education Program ; programme national d'éducation sur le cholestérol) à cinquante-deux semaines de suivi.
Après six semaines de régime, quatre cent douze patients ont été inclus (moyenne d'âge : 57,4 ans ; 43 % de femmes) avec le profil lipidique suivant : un LDL-C supérieur ou égal à 4,14 mmol/l, mais inférieur à 6,5 mmol/l, et des triglycérides < 4,52 mmol/l. Ils ont été randomisés pour recevoir soit 5 mg/j de rosuvastatine (n = 138), soit 10 mg/j de rosuvastatine (n = 134), soit 10 mg/j d'atorvastatine (n = 140) pendant les douze premières semaines.
La période de titration
Durant les quarante semaines de titration, les doses pouvaient être doublées de façon séquentielle pour parvenir aux valeurs cibles.
Ainsi, à la fin de cette période de titration, la dose moyenne quotidienne pour atteindre les valeurs cibles du LDL-C définies par le NCEP était de 20,8 mg/j d'atorvastatine dans le groupe atorvastatine, de 13,4 mg/j pour les patients qui ont commencé leur traitement hypolipémiant par 10 mg/j de rosuvastatine et de 9,3 mg/j pour le groupe sous 5 mg/j de rosuvastatine. Comparativement aux résultats obtenus avec l'atorvastatine, les différentes doses administrées de rosuvastatine ont permis de réduire de façon encore plus significative les taux de LDL-C à douze semaines et à cinquante-deux semaines.
A cinquante-deux semaines, l'atorvastatine débutée à 10 mg/j réduit de 44 % le taux initial de LDL-C, de 1 % les HDL-C et de 19 % les triglycérides ; la rosuvastatine débutée à 5 mg/j diminue de 47 % le taux de LDL-C (résultat significatif comparativement au résultat de l'atorvastatine ; p < 0,05), de 20 % celui des triglycérides et augmente de 2 % le taux de HDL-C ; la rosuvastatine initiée à 10 mg/j fait mieux, puisqu'elle réduit le taux de LDL-C de 53 % (résultat très significatif ; p < 0,001), de 21 % le taux des triglycérides et augmente les HDL-C de 4 % (p < 0,05).
Le cas des patients à haut risque vasculaire
Parmi les patients recevant la rosuvastatine 10 mg, 98 % ont atteints les valeurs cibles de LDL-C à cinquante-deux semaines, dont 97 % de patients à haut risque (coronaropathie documentée, pathologies vasculaires périphériques, diabétiques), valeur cible LDL-C < 2,59 mmol/l.
Les effets indésirables ont été similaires dans les deux groupes.
Des données sur la sécurité d'emploi de cette nouvelle statine, la rosuvastatine, doivent être communiquées au congrès du DALM (Drugs Affecting Lipid Metabolism). Mais, jusqu'à présent, d'après le Dr Olsson, investigateur principal de l'étude, aucun cas de rhabdomyolyse n'a été recensé sur la base de données à ce jour disponible.
* La rosuvastatine est développée par les Laboratoires AstraZeneca et sera commercialisée sous le nom de Crestor.
(1) Olsson A. G. et al. : Long-Term Efficacy and Safety of Rosuvastatine : Results of 52 Week Comparator-Controlled Trial versus Atorvastatine. Publiée dans l'« European Heart Journal », vol. 22, abstract. Suppl. septembre 2001, p. 253.
D'après la communication du Dr Olsson (Linköping, Suède) au cours de la session « Lipid Lowering Beyond Conventionnal Statins ».
Les recommandations du NCEP
Facteurs de risqueRégime si LDLMédicaments indiqués*LDL. Objectif
si LDLdu traitement
Pas d'atteinte
coronarienne et moins
de 2 facteurs de risque= 160 mg/dl= 190 mg/dl< 160 mg/dl
Pas d'atteinte
coronarienne et
2 facteurs de risque= 130 mg/dl= 160 mg/dl< 130 mg/dl
Atteinte coronarienne=100 mg/dl= 130 mg/dl= 100 mg/dl
* Médicaments indiqués après six mois de régime alimentaire, sauf chez les patients avec maladie coronarienne.
Références : National Cholesterol Education Program (1994). Circulation, 98 : 1333-445. |
Wood D. et a.l (1998) for the Joint European Committee Second Task Force of European and other Societies. Atherosclerosis, 140 : 199-270. |
Yeshurun D. et al (1995). Hyperlipdaemia : perspectives in diagnosis and treatment. Southern Medical Journal, 88 : 379-91 |
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