Antagonistes des récepteurs AT1 de l'angiotensine II

Effets bénéfiques sur le continuum cardio-rénal

Publié le 25/09/2008
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Différents facteurs de risque favorisent Le développement des maladies cardio-vasculaires, certains d'entre eux sont également associés à une atteinte rénale, concept connu comme le continuum cardio-rénal.

LES ÉTUDES cliniques ont clairement démontré l'intérêt d'une baisse de la pression artérielle sur le risque de survenue d'événements cardio-vasculaires. Aujourd'hui, les différents antihypertenseurs disponibles sont efficaces et bien tolérés ; toutefois, certains d'entre eux ont l'avantage de protéger les organes cibles de l'action délétère des facteurs de risque cardio-rénal, souligne le Pr Enrico Agabiti-Rosei (Brescia, Italie).

Ainsi, les dernières recommandations ESH-ESC pour la prise en charge de l'hypertension artérielle accordent un rôle important aux agents qui inhibent le système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA), notamment aux antagonistes des récepteurs AT de l'angiotensine II (ARA II) en raison de leur facilité d'utilisation en association avec d'autres antihypertenseurs et de leur intérêt chez les patients qui ont eu un accident cardiaque et en cas d'atteinte des organes cibles.

Leur action sur l'hypertension artérielle et leur capacité à diminuer le risque cardio-rénal sont liées à leur capacité de bloquer les effets de l'angiotensine II. Celle-ci est impliquée dans différents processus physiopathologiques entraînant une atteinte du coeur et des vaisseaux conduisant à un remodelage du ventricule gauche et des vaisseaux ainsi qu'à l'athérosclérose (1).

Des études d'expérimentation animale ont montré que l'olmésartan (ARA II) avait un effet significatif sur la réduction des stries lipidiques formées à l'intérieur de l'aorte chez l'animal soumis à un régime hyperlipidique.

Les études menées chez l'homme ont confirmé les données des études expérimentales. À un stade avancé du continuum cardio-rénal, le blocage du SRAA peut ralentir la progression de la maladie et limiter le risque de survenue d'un événement cardio-vasculaire (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde) ou d'une insuffisance rénale terminale.

Dans l'étude MORE (Multicentre Olmesartan atherosclerosis Regression Evaluation) (2), des patients qui avaient une athérosclérose carotidienne confirmée ont reçu soit l'olmésartan, soit l'aténolol pendant deux ans. Au terme de l'étude, une réduction significative de l'épaisseur intima-média a été constatée chez les patients traités par olmésartan, ainsi qu'une baisse du volume moyen des plaques carotidiennes chez les patients ayant au départ de l'étude des plaques plus volumineuses (≥ 33,7 m, p = 0,014). Cet effet n'a pas été observé avec l'aténolol.

Chez les patients dont l'atteinte cardio-rénale est moins avancée, le blocage du SRAA peut faire régresser l'atteinte des organes cibles et améliorer leur fonction.

Les résultats de l'étude VIOS (Vascular Improvement with Olmesartan medoxomil Study) (3) menée chez 100 patients hypertendus (stade 1) traités pendant un an montre que l'olmésartan, en bloquant le SRAA, a réduit le rapport mur/lumière des petites artères résistantes de 14,9 à 11,1 %, valeur observée chez des sujets non hypertendus. «Ces résultats sont importants dans la mesure où une augmentation du rapport mur/lumière dans ces petites artères prédit la survenue d'un événement cardio-vasculaire fatal ou non fatal chez les patients hypertendus ayant d'autres facteurs de risque cardio-vasculaire», souligne le Pr Enrico Agabiti-Rosei.

Symposium organisé par les Laboratoires Daiichi Sankyo et Menarini présidé par les Prs R. Schmieder (Allemagne) et C. M. Ferrario (États-Unis).
(1) Schmieder RE et coll. Lancet 2007 ; 369(9568):208-19.
(2) Stumpe KO et coll. Therapeutic Advances in Cardiovascular Disease 2007;1(2):97-106.
(3) Smith RD et coll. J Am Soc Hypert 2008:2(3):165-72.

> Dr Micheline FOURCADE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8427