POUR LA PREMIERE fois, une étude randomisée confirme l'effet bénéfique de l'injection de cellules souches adultes chez des malades souffrant d'insuffisance cardiaque et opérés d'un pontage coronarien. Si les résultats préliminaires de l'évaluation de cette technique avaient jusqu'à présent semblé très favorables, il restait à démonter de façon objective l'effet sur la fonction myocardique.
Pour cela, des cardiologues nord et sud-américains se sont associés pour mettre en place une étude randomisée sur vingt patients atteints d'insuffisance cardiaque sévère (classes Nyha III et IV, et fraction d'éjection systolique inférieure à 35 %) qui devaient subir une procédure de pontage coronarien.
Deux groupes de 8 hommes et 2 femmes ont été tirés au sort : chez 10 patients, un pontage multiple sans procédure annexe a été réalisé et chez dix autres, au cours de cette même intervention, les cardiologues ont injecté dans 25 à 30 sites de myocarde non fonctionnel (repérés d'avance par imagerie) des cellules souches adultes de type CD34+ et CD45-, prélevés au niveau des crêtes iliaques dans les semaines précédentes et mises en culture. L'injection des cellules souches a prolongé l'intervention de 10 minutes en moyenne et elle n'a pas été associée à l'apparition d'effets indésirables.
Fraction d'éjection améliorée.
Les patients des deux groupes ont été suivis cliniquement et par évaluation de leur fraction d'éjection systolique à un, trois et six mois. A l'issue du premier mois, la fraction d'éjection systolique a été améliorée de 36,4 % dans le groupe témoin, contre 42,1 % dans le groupe traité par injection de cellules souches. A 3 mois, ces chiffres étaient respectivement de 36,5 et 45,5 %, et, à 6 mois, ils étaient de 46,1 %, contre 37,2 %. Aucun effet indésirable notable - et en particulier aucun trouble du rythme - n'a été signalé chez les sujets traités par injection de cellules souches.
Afin d'évaluer l'existence de modifications des cellules associées à la procédure, les chercheurs ont comparé le taux de connexine 43, un marqueur des connexions cellulaires, avant et après l'intervention. Chez les sujets traités par injection de cellules souches, le taux du marqueur relativement spécifique de l'insuffisance cardiaque a été significativement augmenté. Néanmoins, les chercheurs ne peuvent pas affirmer que cette modification est en rapport avec le développement de nouvelles cellules musculaires cardiaques. Elle pourrait en effet aussi être liée à la sortie d'hibernation de cellules existantes et situées dans des zones non fonctionnelles.
Communication présentée à l'occasion du congrès de l'American Association for Thoracic Surgery, Toronto.
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