Chez les personnes âgées, le nombre d'édentés totaux avoisine 30 % après 70 ans. Ce nombre, du fait du vieillissement de la population, va aller en augmentant.
La perte totale des dents sur l'arcade entraîne des troubles sévères et multiples. Outre les modifications esthétiques, physiques « désastreuses », avec un affaissement du visage, un creusement des rides, des lèvres rentrantes, psychologiquement très éprouvantes pour la personne, s'ajoutent des troubles de l'élocution et, surtout, des troubles nutritionnels liés à la perte de la fonction masticatrice. Peu à peu, cette édentation conduit à la malnutrition qui, chez le sujet âgé et déjà fragile, est un facteur de risque majeur.
Les inconvénients des implants amovibles
Le traitement en vigueur jusqu'à maintenant consistait à élaborer des prothèses complètes amovibles tant au maxillaire supérieur qu'à la mandibule. Ces prothèses, même réalisées avec le plus grand soin, ont une stabilité très relative du fait de l'inexistence d'ancrages fixes et de crêtes alvéolaires anatomiquement souvent défavorables à leur rétention. Ce type de prothèses de 14 dents, remboursées sur la base de 800 F par la Sécurité sociale, permet une restauration de seulement 10 % de la fonction masticatrice et nécessite des rebasages relativement fréquents, ce qui pose de nombreux problèmes aux personnes âgées placées en institution.
Actuellement, des techniques simples, déjà largement utilisées dans d'autres pays et, avec recul, pouvant être considérées comme fiables, permettent au patient édenté total de retrouver des capacités de mastication satisfaisantes (50 %), d'élocution et une esthétique normale.
Deux implants et un clippage
Schématiquement, ces techniques consistent, dans un premier temps, à la pose de deux implants au niveau des canines (site où la quantité d'os est suffisante). Après une période d'ostéo-intégration de trois mois environ, on réalise sur ces implants des « boutons pressions » qui permettent un « clippage » de la prothèse. La stabilité de la prothèse est ainsi considérablement améliorée, ainsi que la qualité de vie du patient âgé.
Malheureusement, cette technique est peu utilisée en France du fait du non-remboursement des implants. Pour le Dr Philippe Monsenego, directeur des 27es Entretiens de Garancière, « on peut estimer que si l'on ne devait rembourser qu'un seul type d'implants, ce devrait être ceux aidant à la rétention de prothèses complètes, tant le service rendu au patient est considérable ».
27es Entretiens de Garancière.
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