L'eczéma atopique, pathologie relativement commune, débute dès le plus jeune âge, évolue de façon intermittente et persiste parfois à l'âge adulte. Après la fin de l'adolescence, des traitements émollients et topiques peuvent être utilisés, mais les réponses thérapeutiques se révèlent généralement incomplètes. C'est pour cette raison que des stratégies médicamenteuses de seconde intention ont été développées, la ciclosporine, par exemple. Sachant que les patients adultes porteurs d'eczéma signalent souvent une amélioration de leur symptomatologie lors d'une exposition au soleil, des dermatologues britanniques ont mis en place une étude randomisée sur 73 malades âgés de 16 à 65 ans afin de comparer l'effet d'un traitement par UVB à spectre court (311 nm) ou par UVA (large spectre) à un placebo (lumière visible).
Cliniquement, plus de 80 % des patients inclus étaient atteints d'une forme modérée ou sévère de la maladie, la moitié du groupe était porteur d'un phototype I ou II (selon la classification de Fitzpatrick) et, dans plus de 70 % des cas, ils estimaient que leur affection répondait de manière favorable à l'exposition solaire. Un score clinique a été mesuré à l'entrée dans l'étude, après 6, 12, 18 et 24 séances de photothérapie et trois mois après la dernière séance.
Forme modérée ou sévère
Les investigateurs ont codifié - en 6 points de la surface corporelle- différents signes cliniques, selon une échelle allant de 0 à 3 : érythème, vésicules et papules, excoriation, sécheresse et lichénification. A l'entrée dans l'étude, le score moyen était proche de 30 points (sur 90 possibles). Enfin, une évaluation de la quantité de corticoïdes utilisés localement a aussi été précisée à l'entrée dans l'étude et à distance des séances de photothérapie.
« Trois mois après la fin du traitement, 83 % des patients traités par UVB, contre 47 % de ceux recevant des UVA ou le placebo, ont vu leur score d'activité de la maladie diminuer d'au moins cinq points », expliquent les auteurs. En revanche, aucune différence en matière de qualité de vie (périodes de démangeaisons, qualité du sommeil) ou de consommation de corticoïdes n'a pu être détectée entre les trois groupes.
Pour les investigateurs, « ces lampes UVB, disponibles dans la plupart des services de dermatologues et utilisées pour le traitement des psoriasis, pourraient maintenant être employées dans le cadre de la prise en charge de seconde intention des malades atteints d'eczéma atopique ».
Le risque néoplasique
En raison des risques néoplasiques liés à une exposition prolongée aux UVB, le mécanisme d'action de la photothérapie chez ces patients doit maintenant être mieux étudié afin de préciser les effets à long terme de ce traitement.
« The Lancet », vol. 357, pp. 2 012-2 015, 23 juin 2001.
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