La France est une terre de blues. Certes, elle n’est pas à l’origine d’un courant légendaire comme le « British Blues » des années 1960, mais certains musiciens ont le blues accroché à leurs basques. Ainsi Jean-Jacques Milteau. Notre « Jay-Jay » est un artiste à facettes multiples. Harmoniciste, il a accompagné les plus grands chanteurs français, d’Eddy Mitchell à Jean-Jacques Goldman, en passant par Yves Montand et Barbara. Homme de radio, il anime depuis quelques années déjà une émission sur le blues sur TSF 89.9. Ecrivain, il vient de cosigner avec Sébastien Danchin « Memphis Blues » (Editions du Chêne), qui raconte la saga d’une ville mythique pour les musiques noires américaines.
Leader depuis une quinzaine d’années, il réalise des projets musicaux originaux autour du blues. Le dernier en date : « Fragile » (Emarcy/Universal). Entouré de son fidèle Manu Galvin (guitares), de jazzmen de renom, dont Benoît Sourisse (claviers), et avec, comme invitées exceptionnelles, les chanteuses Michelle Shocked et Demi Evans, l’harmoniciste virtuose (1) s’est offert une petite promenade sur des compositions originales, des classiques de la soul – « It’s a Man’s Man’s Man’s World » – et même une reprise de… « l’Internationale » ! Bref, toute l’âme du blues.
Les femmes ont toujours tenu une place prépondérante dans le blues. Soit elles ont été la cause directe des textes et des mélodies. Soit elles ont participé activement à la musique elle-même. «Blues Guitar Women»(Ruf Records/Mosaic) est un double CD qui dresse plusieurs portraits de ces authentiques blueswomen, classiques et contemporaines, toutes adeptes de la guitare acoustique et/ou électrique.
Le premier CD est consacré aux chanteuses contemporaines découvertes au cours de ces dernières décennies, à l’image, de la rousse canadienne Sue Foley (2), de l’explosive et dévastatrice perle venue des Balkans, Ana Popovic, et de deux « soul sisters », emblématiques des années 1970, Maria Muldaur et Bonnie Raitt. Le second fait un plongeon dans le blues plus classique, avec, notamment, la grande Memphis Minnie et autres adeptes d’un blues rural nettement plus acoustique et « roots ».
Champion de la guitare rock’ n’roll depuis près de trente-cinq ans, Elliott Murphy, 56 ans – qui a joué avec Mick Taylor, Phil Collins, et qui est très estimé par des personnages importants, comme Lou Reed, Tom Waits et Bruce Springsteen –, vient d’enregistrer un album en hommage au blues moderne et à la mémoire de Muddy Waters, augmenté d’un DVD dédié à Willie Dixon, « Murphy Gets Muddy » (Last Call/Wagram). Quatorze titres, dont des reprises du grand Muddy – « I Got My Mojo Working » et « Baby, Please Don’t Go » –, un tube de B.B. King – « The Thrill is Gone » –, de Willie Dixon – « I’m Ready » –, une composition peu connue de Slim Harpo – « Tip on in » – et des mélodies originales composent un CD efficace et intimiste dans son essence et ses racines.
(1) Paris, Sunset, du 2 au 19 mars (avec Michelle Shocked), 21 h. Auparavant, tournée en France.
(2) Paris, Jazz-club Lionel-Hampton, du 7 au 11 février, 22 h 30 (avec le guitariste-chanteur Patrick Verbeke et le Magic Blues Band).
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