Les groupes de travail réunis par le Comité technique national de l'échographie prénatale ont d'ores et déjà finalisé des recommandations sur certains aspects de cette activité, à savoir les informations et les documents à donner aux patientes, le compte-rendu des échographies de dépistage et la formation des médecins.
Un consensus a été obtenu sur le document destiné à la patiente. Beaucoup moins « volumineux » que celui utilisé en Grande-Bretagne, ce document doit être simple. Bien que chaque mot ait été pesé, certains posent encore problème. C'est le cas du terme « morphologie » qui a été choisi de préférence à celui de « normalité », mais dont on ne sait pas s'il sera compris par les patientes. Cette information devra donc être évaluée. La présentation du document est libre, avec des items présentés sous forme rédactionnelle ou de « check list » selon le choix du signataire. Les items administratifs sont l'identification du praticien, de la patiente, du prescripteur et de la machine utilisée, avec sa marque, son type et la date de sa première mise en marche. Parmi les items médicaux, les notions de procréation médicalement assistée et de voie d'abord (sus-pubienne ou endovaginale) n'ont pas été retenues, car le document est susceptible de circuler dans la famille.
Quatre sociétés savantes ont participé au travail sur le compte-rendu échographique. Ce dernier reflète les résultats des investigations et non la qualité de l'échographie. Il ne doit pas être exhaustif. Lorsque l'échographie ne montre aucune particularité, une phrase synthétique résume l'examen morphologique et une autre conclut sur la biométrie. Le cas échéant, le médecin doit rapporter les éléments inhabituels ou suspects, la demande d'avis diagnostique et les difficultés techniques rencontrées. Il faut souligner, à propos de la clarté nucale, que si l'estimation du risque ne doit pas être donné aux parents sans leur accord, le dépisteur doit l'adresser avec la mesure au correspondant compétent.
L'iconographie
Des controverses persistent sur le nombre de clichés à donner à la patiente, et un juste milieu devra être trouvé entre les 9-12 images de référence et les 74 réalisées au cours de l'examen. En revanche, la remise d'une cassette vidéo est formellement exclue, au profit d'une iconographie comportant une coupe sagittale du cerveau, une coupe des quatre cavités cardiaques et certaines coupes qui sont considérées comme étant de référence. Quatre items n'ont pas été retenus dans ce cadre : la présence d'un estomac, d'une vessie, l'analyse du rachis et les os propres du nez. Toutes les coupes devront être imprimées et conservées sur le disque dur de l'ordinateur. Enfin, les mesures biométriques seront toujours reportées sur une courbe de référence.
Le comité technique souhaite, par ailleurs, que les pouvoirs publics reconnaissent l'échographie de dépistage comme un enjeu de santé publique et, par conséquent, qu'elle soit encadrée par des formateurs, contrôlée et financée. Le besoin de formation initiale des internes de gynécologie et de radiologie est d'autant plus criant que l'affaire Perruche a entraîné une réduction drastique du nombre de médecins capables et désireux de faire des échographies obstétricales. La formation médicale continue est également importante et doit s'articuler avec la formation initiale et les centres de diagnostic prénatal qui existent dans toutes les grandes villes. L'objectif est que les femmes chez lesquelles une anomalie a été dépistée soient systématiquement adressées à ces centres spécialisés.
Enfin, durant la période prénatale, les radiologues peuvent également prescrire une IRM foetale. Grâce à la rapidité des séquences, cette technique permet d'éviter les inconvénients liés aux mouvements du foetus, ce qui constitue une avancée majeure. Avec l'essor de l'IRM, une nouvelle discipline est en train de naître en radiologie : la périnatalogie.
* CHRU Lille.
(1) « JO » n° 104 du 4 mai 2002.
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