Episodes antérieurs de surinfection bronchique
Un homme âgé de 72 ans a une insuffisance respiratoire chronique secondaire à une silicose. Il a déjà fait plusieurs poussées d'insuffisance cardiaque droite secondaires à des épisodes de surinfection bronchique. C'est lors d'une dernière poussée d'insuffisance cardiaque qu'un ECG est pratiqué.
Quel est votre diagnostic ?
1) Hypertrophie auriculaire gauche.
2) Hypertrophie auriculaire droite.
3) Extra-systoles ventriculaires bigéminées.
Réponse
La bonne réponse est la 2 : hypertrophie auriculaire droite.
L'analyse du tracé montre en effet les faits suivants :
– Dans les dérivations standards, le rythme est manifestement sinusal, régulier à 80 par minute. Les ondes P conduisent avec un temps de conduction auriculo-ventriculaire normal à 0,16 seconde et fixe. L'axe de P est à +60 degrés (perpendiculaire à aVL).
– Dans les standards, les ventriculogrammes sont fins. L'axe moyen de QRS est difficilement calculable en raison d'un aspect S1, S2, S3 de pointe arrière tel qu'on peut en voir dans les grandes insuffisances respiratoires.
– Dans les dérivations précordiales, on est frappé par l'énorme amplitude des ondes P en V1 et qui pourrait en imposer pour des QRS. Mais ces ondes géantes sont parfaitement contemporaines des auriculogrammes en V2 et V3. Elles atteignent 5 mm en hauteur (normale < 2,5 mm) et sont plus grandes que les QRS qui les suivent. Il ne s'agit nullement de ventriculogrammes. Ces grandes ondes P témoignent d'une hypertrophie auriculaire droite. En revanche, leur durée reste inférieure à 2,5 mm : il n'y a pas d'hypertrophie auriculaire gauche.
– Les ondes R ne montent que faiblement de V2 à V6 : on se trouve toujours face au ventricule droit. La zone de transition est très déplacée vers la gauche.
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