Quelle vision les divers acteurs de santé ont-ils de la e-santé et de son développement à court et moyen terme ? Plutôt morose, selon un indice du cercle des décideurs Numérique&Santé*.
Ce premier indice de confiance de la e-santé a été évalué à partir d’un sondage autoadministré sur internet entre le 27 juin et 20 juillet 2012 auprès d’un très vaste panel d’acteurs de santé : soignants, directeurs d’établissements, associations de patients, représentants des collectivités territoriales, financeurs, industriels du médicament, du logiciel, du dispositif médical.
Sur près de 600 personnes interrogées, 92 % pensent que la e-santé peut contribuer à améliorer les soins en France. L’indice de confiance e-santé a été évalué à partir des réponses de ces 539 participants à une vingtaine de questions thématiques dans six domaines : infrastructure, production et coordination des soins, télémédecine, e-santé à domicile, médias sociaux en santé, création de valeur économique et industrielle.
Les professionnels pas encore convaincus
L’indice global reflète un point de vue général... plutôt pessimiste sur le développement de la e-santé en France. La majorité des acteurs lui accorde une note inférieure à 5/10. La médiane est à 4,72 à 2 ans, avec toutefois une progression à 6,40 à 5 ans.
Surprise : les moins confiants sont les professionnels de santé tandis que les collectivités territoriales affichent un optimisme plus poussé de même que, dans une moindre mesure, que les associations de patients. L’analyse plus fine de l’indice de confiance rend compte de fortes divergences selon les outils. La télémédecine et la e-santé à domicile remportent des scores supérieurs à 5 (sur 10) à 2 ans et même proches de 7 à 5 ans. Mais une nouvelle fois, les professionnels de santé sont les seuls à attribuer à la télémédecine un score de confiance inférieure à 5, sans doute faute de visibilité et de moyens sur ce sujet.
Ratés
S’agissant de la e-santé à domicile, ce sont les associations de patients qui apparaissent les plus confiantes à court terme. Elles attribuent un indice de confiance élevé à l’utilisation des objets domestiques communicants pour la santé et l’autonomie, marquant leur capacité à accepter l’innovation. À long terme, ce sont les industriels qui donnent la meilleure note à l’indice e-santé à domicile. Ce marché est en fort développement.
A l’inverse, les indices de confiance concernant la mise en place d’infrastructures (très haut débit en santé, cloud computing), la production et l’organisation des soins (DMP, hôpital numérique), les médias sociaux et surtout la création de valeur économique et industrielle restent en dessous de la moyenne. Les ratés du chantier du DMP depuis dix ans ne plaident pas en faveur de l’optimisme sur ces volets.
Au-delà du constat, le cercle des décideurs publie un manifeste pour la e-santé qui définit les conditions du développement de la e-santé et se veut un guide pour l’action publique, économique et politique.
* Le cercle des décideurs Numérique&Santé créé à l’initiative du groupe AEF a vocation à faire travailler ensemble acteurs de santé, industriels, institutionnels, avec l’ambition de promouvoir l’émergence d’une filière d’excellence de la e-santé en France.
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