L’origine de la contamination bactérienne qui a provoqué des milliers d’infections à E. coli en Allemagne demeure inconnue. Les autorités sanitaires de Hambourg ont reconnu que les deux concombres espagnols testés à Hambourg étaient bien porteurs de la bactérie E. coli entérohémorragique mais pas de la souche 0104:H4. « Nous sommes confrontés à une crise grave et il faut rapidement identifier la source de la contamination », a déclaré aujourd’hui le commissaire européen en charge de la santé, John Dali. Après la piste espagnole, les investigations repartent de zéro et l’identification de la source ne devrait pas être « facile », a-t-il déclaré. Les experts citent une précédente épidémie survenue au États-Unis où il a fallu des mois pour en déterminer l’origine, des paprikas contaminés.
Dans le cas allemand, « le foyer de l’épidémie est limité à la région de Hambourg au nord de l’Allemagne. La plupart des cas rapportés dans les autres États membres concernent des voyageurs de nationalité allemande ou des personnes ayant séjourné en Allemagne », a précisé John Dali.
Plus de mille personnes ont déjà été touchées en Allemagne dont 373 ont développé un syndrome hémorragique et urémique. Sept autres pays européens : Suède (1 décès), Angleterre, Pays-Bas, Danemark, Autriche, Espagne, France. Deux cas ont été signalés en Suisse et 3 aux États-Unis.
En France, une cellule de crise a été activée. Celle-ci réunit l’Institut de veille sanitaire, la Direction générale de la santé, la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes. « Le gouvernement est mobilisé pour respecter le principe de précaution », a indiqué François Baroin lors d’un point presse à l’issue du Conseil des ministres. L’ANSES a proposé aux autorités allemandes un test de détection rapide de la souche O104 dans les aliments, test mis au point au laboratoire de sécurité des aliments à Maisons-Alfort. « Nous espérons que ce test contribuera à découvrir la source de l’infection et à retirer rapidement du marché les aliments à risque », a indiqué, dans un communiqué, le directeur de l’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BFR), le Pr Andreas Hensel.
Au Centre national de référence des Escherichia coli et Shigelles, le Dr Patricia Mariani-Kurkdjian (hôpital Robert-Debré, Paris) affirme qu’il ne faut pas « céder à la panique » et qu’il convient d’appliquer les règles d’hygiène et de prudence pour les légumes mais aussi pour les steaks hachés (cuits à cœur) surtout pour les jeunes enfants. La spécialiste confirme que le processus d’identification de la bactérie pourrait être long et difficile : « Rien ne ressemble plus à un E. coli dans une selle qu’un autre E. coli ». Des recherches sont en cours en Allemagne afin de déterminer si la « souche n’a pas acquis d’autres facteurs de virulence, ce qui expliquerait qu’elle soit devenue très épidémiogène », explique-t-elle.
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