« L’utilisation de la cigarette électronique ne peut être acceptée que dans le cadre de tentatives de sevrage tabagique chez des personnes qui ont déjà essayé d’arrêter avec des moyens validés » À l’occasion d’une conférence scientifique, le Pr Nicolas Roche a appelé au nom de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF), à restreindre l’usage du vapotage au seul sevrage tabagique, en seconde intention. « Toute autre utilisation doit être proscrite », a ajouté le président de la société savante.
L'innocuité du vapotage non démontrée
Alors que les États-Unis font face à une "épidémie" de pathologies pulmonaires liées au vapotage, « nous n’avons actuellement aucune preuve de l’innocuité de la cigarette électronique », a insisté le pneumologue. Et si sa toxicité clinique n’est pas démontrée, « nous avons en revanche des preuves irréfutables de sa toxicité biologique avec des effets mesurables chez l'animal et même chez l’homme ».
D’où l’appel à la prudence lancé par la SPLF.
Reconnaissant cependant l’intérêt potentiel de la cigarette électronique comme outil de sevrage, les pneumologues français ont choisi pour le moment de ne pas fermer complètement la porte au vapotage contrairement à leurs homologues européens. « Nous ne sommes pas pour l’instant dans une posture de bannissement systématique mais plutôt dans une attitude de restriction drastique des situations dans lesquelles on peut tolérer son utilisation », a souligné le Pr Roche.
Appel à signalement
La SPLF appelle par ailleurs à la vigilance, invitant les médecins à demander de façon plus systématique à leurs patients s’ils vapotent et à signaler les cas suspects.
À cet effet, Santé Publique France vient de lancer une enquête auprès des médecins pour détecter l’éventuelle émergence d’une épidémie de pneumopathies sévères liées au vapotage, avec un dispositif de signalement dédié.
« À ma connaissance, nous avons actuellement en France 3 cas en cours d’investigation »,a précisé le Pr Roche.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature