E-cigarette : des sociétés savantes internationales demandent son interdiction

Publié le 10/07/2014
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Crédit photo : S. TOUBON

Le Forum des sociétés respiratoires internationales (FIRS) alerte les gouvernements sur les potentiels effets secondaires de la cigarette électronique, lors d’une conférence partagée avec l’alliance sur les maladies non transmissibles (NCD), organisée en amont de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la prévention et le contrôle des maladies non-transmissibles, les 10 et 11 juillet.

L’organisation, qui regroupe depuis 2001 les 70 000 membres de l’American thoracic society (ATS), de son homologue latino-américaine (ALAT), de l’American college of chest physicians (ACCP), de l’Asian Pacific society of respirology (APSR), de l’European respiratory society (ERS), de l’International union against tuberculosis and lung disease (The Union) et de la Pan African thoracic society (PATS), se prononce pour l’interdiction ou la réglementation stricte de l’usage de la cigarette électronique dans l’attente d’une meilleure évaluation de son impact sur la santé.

« La gravité de l’impact du tabac sur la santé globale, et le comportement historique de l’industrie du tabac, qui minimise les effets du tabac sur la santé, cible dans ses stratégies publicitaires les jeunes et manipule le taux de nicotine dans ses cigarettes pour entretenir l’addiction, doit nous conduire à agir avec précaution. La nicotine est déterminante dans l’addiction de toute une vie. Or, ces outils contiennent de la nicotine », résume le président de l’ATS et principal auteur de l’avis, le Dr Dean Schraufnagel.

L’innocuité de l’e-cigarette insuffisamment démontrée

Le FIRS pointe dans son argumentaire les zones d’incertitude sur ces « outils d’administration de nicotine » : la sécurité des cigarettes électroniques est insuffisamment démontrée, les effets potentiellement bénéfiques comme la réduction des risques, dans une stratégie de sevrage, n’ont pas suffisamment été étudiés, tout comme les effets du vapotage passif.

Le Forum demande à ce que le pouvoir addictif de la nicotine ne soit pas sous-estimé et que les bénéfices individuels pour un individu fumeur soit mesurés à l’aune de la menace que peut représenter pour la population une plus grande tolérance de la nicotine.

Si l’e-cigarette demeure autorisée, elle doit être régulée comme tout traitement médical. Et si elle n’est pas considérée comme tel, elle doit se soumettre à la réglementation des produits du tabac.

Enfin le FIRS demande des travaux de recherche indépendants de l’industrie.

Coline Garré

Source : lequotidiendumedecin.fr