L'AFSSAPS a publié en 2000, en France, des recommandations concernant le seuil et le type d'intervention devant un patient dyslipidémique en fonction de paramètres simples. Elles restent toujours d'actualité ; l'âge, le sexe, les antécédents familiaux cardio-vasculaires, l'existence d'une HTA, d'un diabète, d'un tabagisme et le taux de LDL.
Chez un patient, le nombre de facteurs de risque peut multiplier par dix le risque d'accident cardio-vasculaire. En France, une majorité de sujets a au moins 2 facteurs de risque. La première intervention à mettre en place est la proposition de règles hygiéno-diététiques ; ces mesures permettent de normaliser 20 % des sujets. Les autres doivent être traités par un médicament avec des objectifs qui varient selon les cas.
Si l'on considère le taux de LDL, le seuil d'intervention varie selon le nombre de facteurs de risque associés :
- pas de facteurs de risque, intervenir si LDL > 2,20 g/l ;
- un facteur de risque, intervenir si LDL > 1,90 g/l ;
- deux facteurs de risque, intervenir si LDL > 1,60 g/l ;
- trois facteurs de risque, intervenir si LDL > 1,30 g/l.
Si ces données semblent faciles à suivre, il n'est pas si simple en pratique de définir l'ensemble des mesures à prendre et de fixer un objectif à atteindre au cas par cas.
Prise en charge plus globale
A cette notion de « recommandations », la Société européenne de cardiologie préfère aujourd'hui proposer un mode de prise en charge plus global comme cela est présenté dans le projet « SCORE » dont les principaux résultats seront connus en 2005.
Ce projet cherche à établir un outil de prédiction du risque cardio-vasculaire par une équation. L'estimation du risque cardio-vasculaire sera qualitative et quantitative.
Les patients à haut risque, les plus exposés à un accident cardio-vasculaire aigu, sont : les coronariens, les diabétiques, les hypertendus (> 180/110), les AVC constitués, les artéritiques, les sujets avec un LDL > 2,40 g/l.
Ces patients doivent être impérativement traités avec, pour objectif, sur le plan lipidique, d'abaisser le LDL en dessous de 1,30 g/l, en visant si possible 1 g/l.
Pour les sujets asymptomatiques, en prévention primaire, le sujet « normal » doit avoir une cholestérolémie inférieure à 1,90 g/l et un LDL < 1,15 g/l ; est-ce pour autant nécessaire d'intervenir dès que ces seuils sont dépassés ? Au-delà des règles hygiéno-diététiques, à quel moment faut-il instituer un traitement médicamenteux ?
Le débat n'est pas encore clos et fait l'objet de discussions qui mettent en avant les disparités entre pays et même à l'intérieur d'un pays selon les régions.
Pour le praticien, il est important que les consensus soient diffusés avec le maximum de clarté afin que la prise en charge des dyslipidémies soit efficace, raisonnable et cohérente.
Première réunion scientifique de l'association « Les As du cœur », avec les Laboratoires MSD et Schering-Plough.
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