15° congrès mondial de Sexologie 24-28 juin 2001 à Paris

Dysfonction érectile : les traitements médicamenteux disponibles

Publié le 20/09/2001
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La dysfonction érectile (DE) est définie par l'incapacité d'avoir ou de maintenir une érection suffisante pour avoir une activité sexuelle satisfaisante. La DE n'est pas seulement le fait de l'âge, mais elle peut également avoir une origine vasculaire ou psychologique. Sur le plan physiopathologique, l'oxyde nitrique (NO) est le neurotransmetteur qui induit l'érection. Il est sécrété à la suite d'un stimulus par les terminaisons des nerfs non adrénergiques et non cholinergiques et par l'endothélium. Trois modes de traitements pharmacologiques de la DE sont actuellement prescrits : les auto-injections intracaverneuses, la prise d'agonistes dopaminergiques comme l'apomorphine et le sildénafil par voie orale, ce dernier ayant révolutionné la prise en charge de la dysfonction érectile de par son efficacité et sa facilité d'utilisation.

Les prostaglandines E1

Les auto-injections intracaverneuses de prostaglandines E1 (alprostadil) s'adressent tout d'abord aux patients qui ne répondent pas au sildénafil par voie orale. Ils seraient, selon le Pr Hartmut Porst (Allemagne) environ 30 %. Ensuite, elles peuvent bénéficier aux patients ayant très vraisemblablement un déficit important de stimulation du nerf pénien autonome, patients pour lesquels la voie orale est le plus souvent inefficace. L'association papavérine-phentolamine représente une alternative à l'alprostadil, mais elle est associée à un taux plus élevé d'effets secondaires comme le priapisme (jusqu'à 10 %) et les fibroses (5 %). En cas d'absence de réponse à ces deux médicaments, l'association des trois molécules peut se révéler nécessaire. Selon le Pr Porst, il est également possible d'associer l'alprostadil au sildénafil chez les patients non répondeurs à chacun de ces produits pris séparément.

Les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5

Le sildénafil inhibe sélectivement la phosphodiestérase de type 5 responsable de la dégradation du GMP cyclique au niveau des corps caverneux (à la suite de la stimulation de la guanylate cyclase par le NO). Le sildénafil potentialise l'effet relaxant du GMP cyclique au niveau des fibres lisses et facilite la réponse érectile à une stimulation sexuelle. Administré par voie orale, ce médicament a littéralement changé la vie de milliers d'hommes souffrant de dysfonction érectile d'étiologies très diverses, avec une bonne tolérance à condition, bien sûr, de respecter les contre-indications et les précautions d'emploi. De nouveaux inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 sont en développement avec d'autres avantages, comme une meilleure affinité et une spécificité accrue pour les récepteurs donc probablement une meilleure tolérance et un effet plus rapide. Deux produits, Cialys et le vardénafil, les plus avancés dans les recherches ont déjà prouvé leur efficacité avec une bonne tolérance générale.

« Le cerveau sexuel »

Le cerveau est l'organe sexuel le plus important du corps humain et l'idée d'agir directement au niveau cérébral comme le ferait un stimulus sexuel a été jugée suffisamment scientifiquement séduisante pour lancer des études cliniques. Il a été démontré que l'administration sublinguale de 2 à 3 mg d'apomorphine permet d'améliorer l'érection de 170 % à 320 %, par rapport au seuil de départ. Les rapports sexuels couronnés de succès sont atteints une fois sur deux, 70 % des rapports sont accomplis avec succès dans les 20 minutes qui suivent la prise d'apomorphine. Les effets indésirables sont peu fréquents.

Michel LE TAILLANTER

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6972