DANS LE DOMAINE de l'urologie, c'est plutôt son versant andrologique qui a bénéficié des progrès de la galénique au cours des dernières décennies.
L'arrivée à la fin 1998 du premier inhibiteur de la phosphodiestérase 5 (IPDE5) a apporté aux hommes, atteints de ce que l'on appelait encore à l'époque l'impuissance, une aide thérapeutique. Et ce, pour la première fois, par voie orale ; d'autres molécules IPDE5 sont apparues par la suite.
Deux autres progrès galéniques importants, qu'évoque le Pr Pierre Costa, ont concerné l'urologie : les injections intra-caverneuses et les gels ou patchs à la testostérone
«L'apport des injections intracaverneuses est considérable pour les patients. Elles apportent le médicament à l'endroit précis où l'activité thérapeutique est souhaitée.» Il est ainsi devenu possible d'utiliser des prostaglandines, vasorelaxants très puissants, mais à la demi-vie extrêmement courte. «Cette galénique a permis de diminuer les doses. Les prostaglandines en gel endo-urétral de Muse étaient dosées à 1000µg, contre 5 à 20µg en intracaverneux. »
Le point négatif est la nécessaire formation du patient par un praticien motivé en une à trois consultations. Il existe aussi quelques limitations : patients obèses qui ne voient pas leur verge, tremblements, phobie des piqûres.
Une érection douloureuse constitue le principal effet secondaire. Elle est due à une tension trop forte de la verge, un abaissement du seuil de la douleur et au pH acide du produit.
«Pour les urologues, les gels et patchs représentent une galénique nouvelle. » Ils sont indiqués dans le déficit androgénique. Une pathologie en augmentation, car « l'homme vit de plus en plus longtemps et de mieux en mieux ». Ils ont deux points communs. D'abord, l'absorption de la testostérone par cette voie évite le passage hépatique, éliminant l'hépatotoxicité de l'androgénothérapie orale ; la stabilité des taux plasmatiques, ensuite.
Le gel doit être appliqué sur une zone neutre, cuisse, abdomen, épaule, suivi d'un savonnage soigneux des mains. Attention à ne toucher personne et à éviter tout contact avec la zone d'application pendant 2 heures. «Mais ici l'inconvénient majeur est le non-remboursement, malgré un progrès galénique réel.»
Pour le futur, un spray nasal est en tout début de développement, indiqué dans la dysfonction érectile. D'action immédiate, il agirait sur une hormone centrale.
D'après un entretien avec le Pr Pierre Costa, CHU de Nîmes.
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