L'arrêté qui instaure un statut unique pour les 35 000 médecins attachés des hôpitaux se trouve actuellement dans les rouages du Conseil d'Etat et sera vraisemblablement publié à la fin du mois de juillet, soit un mois plus tard que ce qu'avait promis Jean-François Mattei.
Le Syndicat national des praticiens attachés (SYNPA) n'a pas réussi à obtenir de date précise lors d'une récente entrevue avec les conseillers du ministre de la Santé. « Mais nous restons confiants. D'après divers échos, Bercy n'a pas posé de problème, le statut sortira bientôt et sera conforme à ce que nous avons négocié », affirme la vice-présidente du SYNPA, le Dr Christine Perrin-Nicolet. Conforme, cela veut dire, en particulier, avec effet rétroactif au 1er janvier. Entre autres avancées, le texte prévoit une meilleure rémunération, une contractualisation sur trois ans renouvelable, des jours de RTT, une reprise de l'ancienneté et la prise en compte de la participation à la permanence des soins. Une nouvelle révision du statut des attachés est prévue dans deux ans, car la mise en place de la RTT, du repos compensateur et de la tarification à l'activité va progressivement changer la donne.
Le Dr Brigitte Lescur attend la publication de l'arrêté avec impatience. Cette pédiatre prend une dizaine de vacations par semaine à l'hôpital Robert-Debré (Paris), et n'est pas assez diplômée pour passer le concours de PH. « Le statut d'attaché est depuis des années dévoyé, les salaires sont dérisoires, la précarité, insupportable, dit-elle. J'en ai marre d'être la bonne poire corvéable à merci et jetable du jour au lendemain. Du nouveau statut, j'espère une amélioration de mon niveau de vie et de mes conditions de travail, une plus grande considération de la part de mes collègues, et surtout, une certaine stabilité de l'emploi, ce qui est colossal. Certes, ce n'est pas un CDI, mais c'est quand même un statut honnête ». Seule inquiétude : « Les directeurs n'ont toujours pas reçu l'argent pour nous payer, on se demande donc si la revalorisation prévue par l'arrêté aura bien lieu dès cette année », dit la pédiatre.
Tous « dans le même sac » ?
La définition d'un statut unique ne fait pourtant pas l'unanimité chez les attachés, aux intérêts bien différents selon qu'ils sont assistants attachés (pour les étrangers), attachés quasi à plein temps, ou libéraux avec trois ou quatre vacations par semaine à l'hôpital. Le Pr Bernard Mignot, qui se range dans la troisième catégorie, est à la tête du Comité national de coordination des médecins attachés des hôpitaux publics. Il juge « absurde » l'idée de mettre tous les attachés dans le même sac, et milite pour que les médecins libéraux qui font des vacations à l'hôpital obtiennent plus de souplesse, notamment dans leur mode rémunération. « Il vaudrait mieux nous payer à l'acte, pense-t-il. Le statut tel qu'il est prévu par l'arrêté ne ressemble à rien, c'est un sous statut de PH, et il ne sera pas applicable aux libéraux (qui sont environ 5 000 à prendre des vacations, NDLR) . Pour nous inciter à rester à l'hôpital, nous demandons au gouvernement une revalorisation de nos vacations et une prime "de bonne volonté", pour récompenser le service rendu à la collectivité ».
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