La relation entre petit poids à la naissance et risques de diabète et de maladie cardio-vasculaire à l'âge adulte est attribuée, par certains auteurs, à une malnutrition in utero et à des effets ultérieurs supposés ; par d'autres, à des facteurs génétiques communs aux deux phénotypes. Dans le « Lancet », des Néerlandais rapportent des résultats confortant la seconde hypothèse.
Il s'agit d'une étude du gène IGF-1 (Insulin-like Growth Factor), plus exactement de son promoteur, dont on connaît un variant affectant le taux circulant de ce facteur de croissance. Ce facteur lui-même est à la croisée des chemins. On sait qu'il s'agit d'un facteur de croissance essentiel durant la vie ftale. On sait également que l'IGF-1 intervient spécifiquement dans le développement des cellules bêta et qu'un déficit en IGF-1 majore le risque de diabète et de maladie cardio-vasculaire. Les résultats publiés dans le « Lancet » font une sorte de synthèse entre ces différentes données. Ils indiquent en effet que, dans une population de 463 adultes, les homozygotes pour le variant « faible taux d'IGF-1 » présentaient un poids moyen à la naissance inférieur de 215 g à celui des individus possédant un ou deux allèles « sauvages ». Et l'écart est encore plus marqué en cas d'antécédent maternel de diabète, puisqu'il atteint alors 600 g.
Le creusement de l'écart avec l'antécédent maternel confirme qu'il existe plusieurs des facteurs génétiques de susceptibilité au diabète. Mais IGF-1 est apparemment l'un d'eux. Et il s'agirait du facteur responsable, pour partie au moins, de l'association entre petit poids à la naissance et risques ultérieurs.
N. Vaessen et coll. « Lancet » 2002 ; 359 : 1036-1037.
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