« Évitons les raccourcis » : c’est le message de l’Association Française d’Urologie à l’occasion de la présentation de la Journée nationale de la prostate de ce jeudi pour désamorcer la polémique autour du dépistage du cancer de la prostate. Si les urologues ne souhaitent pas relancer la controverse, ils pointent le risque qu’il y aurait à abandonner toute stratégie individuelle de dépistage de ce cancer. Dépister ne signifie pas surtraiter. « Le cancer de la prostate n’est guérissable qu’au stade local. Au-delà, il n’y a plus de guérison, on peut juste freiner la progression », a affirmé le Pr Thierry Le Bret (hôpital Foch, Suresnes). Le pronostic dépend de la vitesse d’évolution qui reste imprévisible pour chaque patient. Il faut donc orchestrer la prise en charge thérapeutique en proposant d’abord le traitement local et l’hormonothérapie puis la chimiothérapie de première voire de deuxième ligne.
Dans les cancers métastatiques, il y a de nouvelles solutions pour les cancers qui, inéluctablement, échappent à la castration. L’acétate d’abitérone qui bloque un enzyme impliqué dans la synthèse de la testostérone a démontré qu’il permettait, en association avec des corticoïdes, d’augmenter de 4 mois la survie pour atteindre 15 mois contre 11,2 dans ces stades évolués. Commentant l’essai publié dans le Lancet Oncology du 18 septembre, le Dr Karim Fizazi (Institut Gustave Roussy, Villejuif) indique « que l’acétate d’abitèrone peut être utilisé comme un traitement effectif et sur dans les cancers qui continuent à progresser sous traitement avec le docetaxel. À la différence des traitements disponibles, l’abitérone et la prednisone peuvent être donnés par oral, ce qui est un bénéfice additionnel pour les patients et les cliniciens ».
Protéger les os
Le superandrogène, l’enzatulamide, est aussi associé à une augmentation de survie de 5,2 mois. « Certains patients bénéficient des progrès successifs », a expliqué l’urologue. Reste que la protection osseuse doit être envisagée tôt pour améliorer la qualité de vie. La castration hormonale a tendance à fragiliser l’os et les métastases osseuses, fréquentes dans ce type de cancer, sont sources de douleurs, de fractures, de compression, voire de paraplégie. À côté du soleil, de la vitamine D et de l’exercice, l’acide zolédronique et le dénosumab sont à ce titre de nouvelles options. Le Pr Laurent Salomon a ainsi indiqué que « l’étude avec l’acide zolédronique montre qu’il réduit les événements osseux dans le cancer métastatique ».
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