La mutation du gène CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane Conductance Regulator) est responsable de la mucoviscidose. Même s'il a été cloné il y a douze ans, les fonctions du gène ne sont pas encore totalement établies.
L'acidité des sécrétions expliquée par l'anomalie du transport des HCO3-
On sait qu'il fonctionne comme un canal chlore régulé par l'AMP cyclique et les chercheurs ont longtemps cru que seul le transport de l'ion chlore était affecté par les mutations du gène. Mais le CFTR pourrait intervenir dans la régulation d'autres systèmes, notamment celui du bicarbonate (HCO3-). Cette hypothèse semble confirmée par une étude publiée dans « Nature » (1). Des chercheurs ont transfecté des cellules rénales d'embryons humains avec 17 gènes mutants CFTR connus et les ont comparées à des cellules ayant le gène CFTR sauvage. Chez les mutants associés à une insuffisance pancréatique, le transport de bicarbonate était abaissé de 14 %. Cela explique l'acidité des sécrétions et les manifestations pancréatiques, voire pulmonaires de la maladie. L'activation prématurée des enzymes digestives, sous l'action du pH acide, conduirait à l'insuffisance pancréatique. On sait aussi que l'acidité précipite la mucine, qui devient visqueuse et forme des bouchons, favorisant l'infection bactérienne. Selon les chercheurs, des traitements stimulant le transport du bicarbonate pourraient représenter un moyen additionnel pour réduire les effets débilitants de la maladie.
L'infection à pseudomonas touche 80% des malades
L'infection bronchique à Pseudomonas aeruginosa est une des causes de la dégradation respiratoire observée dans la mucoviscidose. Elle touche 80 % des malades et est particulièrement difficile à éradiquer car la bactérie peut se transformer en un phénotype producteur d'une matrice mucoïde dans laquelle les antibiotiques pénètrent difficilement. Une étude publiée dans le « Lancet » montre qu'une antibiothérapie précoce et active sur les variants non mucoïdes éradique le germe. Des patients traités par tobramycine en aérosol 2 fois par jour pendant douze mois ont vu leurs prélèvements se négativer de façon persistante (deux ans de suivi).
(1) « Nature » du 1er mars 2001, pp. 94-97 et « Quotidien du Médecin » du 1er mars 2001, n° 6 867, p. 07.
(2) « Lancet », vol. 358, 22 septembre 2001 et « Quotidien du Médecin » du 24 septembre 2001, n° 6 973, p. 16.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature