Aujourd’hui, premier jour de marche, c’est la mise en jambes au départ du petit village de Pobari : environ trois heures de marche. Trekkeur amateur, je laisse les plus expérimentés prendre de l’avance, mais garde le rythme. D’autant qu’au bout du chemin, après avoir encore grimpé puis être redescendu par de petits sentiers à peine marqués, une belle surprise nous attend : Sveti Stephan, splendide petit éperon rocheux relié à la plage par une digue. Cet ancien village de pêcheur, dont les maisons en belles pierres blanches ont été transformées dans les années soixante en autant de résidences hôtelières de luxe et depuis peu en hôtel grand luxe.
Et pour finir la journée, non loin de là, illuminée par le soleil rasant de l’Adriatique voici la vieille ville de Budva entièrement entourée de remparts. Au bout de ruelles étroites, on débouche sur de petites places entourées d’escaliers de pierre et de façades à petites fenêtres joliment sculptées. Dans les multiples cafés, l’animation déborde maintenant la chaussée. C’est aussi le moment de décompresser devant une pivo (bière) fraîche.
Lacs et canyons
Une randonnée c’est, bien sûr, d’abord la découverte de la nature. Au Monténégro, on n’a que l’embarras du choix avec les quatre parcs nationaux à la beauté sauvage : Lovcen, montagne pittoresque dans la région centrale de la côte monténégrine qui offre de très beaux points de vue et abrite le mausolée de Petar II (1830-1851), dernier prince-évêque du pays, Durmitor, riche en forêts et en lacs glaciaires et dont la rivière Tara - 82 km de canyons bordés de falaise de près de 1 300 mètres à certains endroits - se pose en rival du célèbre canyon du Colorado !, Biogradska Gora, une forêt vierge qui relie le littoral à l’intérieur du pays et le lac de Skader.
Situé dans une vallée non loin de la mer, ce lac d’eau douce appartient pour deux tiers aux Monténégrins et pour le reste aux Albanais. Sur 370 km 2 - et moitié plus lorsque les eaux montent - vivent des dizaines de sortes de poissons et des centaines d’espèces d’oiseaux. C’est d’ailleurs l’une des plus importantes réserves ornithologiques d’Europe. On peut notamment y découvrir des aigrettes, des cormorans tout noirs sérieusement occupés à pêcher avant d’ouvrir leurs ailes pour sécher leurs plumes au soleil. Et parfois deux douzaines de couples de pélicans qui ont leurs habitudes en bordure du lac…
Plantes étonnantes
Tout au long du trekking, jour après jour, à travers sentiers et chemins caillouteux ou, au contraire, sur des terrains souples tapissés d’épines de ces pins noirs maritimes qui ont donné son nom au pays, les paysages somptueux, les plantes étonnantes - l’euphore-réveil matin, par exemple - ou toutes simples - comme ces petits boutons d’or - et les moments forts de découverte ne manqueront pas. Comme à Cetinje, l’ancienne capitale, aujourd’hui assoupie où les anciennes ambassades ont tout simplement été transformées en jolis musées . C’est là que Nikola Petrovic, descendant du roi Nikola 1er et prétendant au trône, aujourd’hui architecte parisien, a conservé un pied à terre - le Palais bleu - où il se rend chaque été, en espérant que son peuple se décidera un jour à faire appel à lui…
Et puis, le clou de la rando, est l’arrivée sur les Bouches de Kotor, classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Du haut de la montagne, point de départ de la journée, la « Boka » est encore un gros point bleu en contrebas. Peu à peu, au fil d’une lente descente en zig zag, apparaissent les quatre baies formant cet étonnant fjord - le plus méridional d’Europe- sculpté voici 12 000 ans par des fleuves de glace et qui s’enfonce sur 30 km dans les terres. Le panorama est magique. Coiffée de son splendide enchevêtrement de toits rouge, la vieille ville de Kotor, ultime étape du périple, offre enfin son dédale de ruelles qui se croisent sur des placettes parfois agrémentées d’un peuplier plus que centenaire.
Cette randonnée baptisée le Grand tour du Monténégro est organisée par Montagne-Evasion (www.montagne-evasion.com, tél. : 03.29.63.17.50) permet de découvrir les richesses naturelles du pays : mer, monastères, Bouches de Kotor et certains parcs nationaux. Sans difficulté technique particulière, elle s’adresse à des marcheurs en bonne santé (dénivelé moyen à la montée de 200 à 800 mètres). À partir du 10 mai et jusqu’à la mi-septembre. Prix : environ 1 500 euros comprenant le vol, taxes aériennes, les transferts en minibus et 4x4, hébergement en pension complète dans des hôtels confortables,les visites prévues au programme, l’encadrement et le transport des bagages).
Pas de décalage horaire.Carte d’identité. Monnaie : l’euro
Site : www.visit-montenegro.com
Guide : Le petit futé Monténégro
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