Arts
Que serait le Louvre sans les collections qui ont précédé son établissement par la Convention ? Au fil des ans, se sont accumulées des uvres graphiques d'une audience plus réduite, mais d'un intérêt capital pour la compréhension de l'aventure artistique.
Le dessin en est le laboratoire, l'étape de recherche, d'expérience aussi, ce sont souvent des amateurs éclairés qui collectionnent de préférence des dessins, et constituent ainsi de larges anthologie de l'art. E. Jabach, qui fut dans l'intimité de Colbert, a été de ceux-là. Homme d'affaires prospère au XVIIe siècle, il cédera une partie de sa collection à Louis XIV. C'est celle que l'on retrouve aujourd'hui dans les collections nationales.
La publication de l'inventaire de cette collection qui va se diluer dans celles, tout aussi prestigieuses de Crozat, J.-P. Mariette ou Gustav Tessin (d'où la présence d'une partie de la collection au Nationalmuseum de Stockholm) permet de mieux mesurer la qualité du goût d'un amateur qui rassembla quatre mille dessins, dont 65 signés Léonard de Vinci, Andrea del Sarto, Parmingiani, Dürer, Lucas de Leyde ou Van Dyck font l'objet d'un accrochage délicat et offrant de savoureuses surprises.
Parmi les artistes auxquels s'est intéressé Jabach, et semble-t-il d'une manière soutenue : le flamand Paul Bril qui déploie de frémissantes frondaisons caressées par la lumière, et enveloppant des paysages rêvés.
La constitution des collections graphiques du musée des Beaux-Arts de Tours s'est faite par apports successifs, donations multiples et gestion rationnelle de ce qui fut, tout d'abord, un ensemble musée-école des Beaux-Arts créé par un maître tapissier Rougeot en 1781. Elle va subir diverses mutations, recevoir des legs, et c'est en 1910 qu'est créé ce qui deviendra le musée des Beaux-Arts, récipiendaire de ces pièces apportées par les ans.
Une riche moisson dont il peut aujourd'hui faire état, qui couvre une période allant du XVe au XXe siècle. Soit, de Jean Cousin à Olivier Debré, en passant par Charles Mellin, Claude Vignon, François Boucher, L.F. Cassas, Cochin, David, Charles Cazin, Delacroix, Ingres, Flandrin, une sélection variée et qui ne touche pas toujours les « sommets » de l'art mais a ce charme un peu désuet du cabinet d'amateur.
L'honneur de la curiosité, de Dürer à Poussin, dessins de la seconde collection Jabach. Musée du Louvre. Jusqu'au 15 avril. Un catalogue inventaire a été publié par la RMN à l'occasion de l'exposition.
Dessins XVe-XXe siècle. Musée des Beaux-Arts de Tours. Jusqu'au 4 mars. Un important catalogue inventaire a été publié à l'occasion de l'exposition.
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