DANS LES ANNÉES 1980, en Belgique, Yolande Moreau écrit et joue « Sale Affaire, du sexe et du crime ». Une femme, dans une robe rayée, sous un masque avec un nez démesuré à la Cyrano et qui tient un petit sac à main. Un poireau y est coincé. Yolande Moreau pense alors à Ensor ou encore au tableau « le Cri » de Munch. D'une voix âpre, son personnage raconte : « Sale affaire, j'ai trempé dans un crime... ». Elle vient de tuer son amant. Yolande Moreau a joué ce spectacle partout, en France, en Suisse, en Belgique avant de partager les aventures des Deschamps.
Dix ans plus tard, avec Gilles Porte, elle écrit et tourne « Quand la mer monte », film dans lequel elle reprend le personnage et l'entoure d'une histoire magnifique. Ce film, l'un des derniers qu'ait produit le regretté Humbert Balsan, a reçu le prix Delluc 2004 puis le césar 2005 du Meilleur Premier Film. On peut le revoir ces jours-ci, à 19 heures. Il dure une heure trente. Une petite demi-heure de pause et c'est au tour du théâtre. On retrouve le personnage de la femme qui raconte sa « sale affaire ». Cinquante minutes de rire qui s'étrangle, de profondeur. C'est toute la tendresse humaine qui s'exprime ici. C'est l'un des moments les plus bouleversants que vous puissiez vivre ces temps-ci au théâtre. Revoyez le film, c'est mieux. Mais le personnage inventé par Yolande Moreau qui cache son beau regard doux, vert, aimant, est si puissant qu'il se suffit aussi au théâtre...
Théâtre du Rond-Point, à 19 heures du mardi au samedi (film : 1 h 30). A 21 heures le spectacle (50 minutes). En matinée, le dimanche, à 15 h 30 le film, 17 h 30 la pièce. Jusqu'au 28 avril (01.44.95.98.21).
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