L’année 2015 à bien des égards aura été celle des contrastes, entre de mauvaises et de bonnes nouvelles. Parfois celles-ci sont intimement intriquées et plus complexes que certains esprits simplistes voudraient le faire croire.
Commençons par les bonnes nouvelles. Les résultats remarquables de la chirurgie bariatrique, les données impressionnantes de l’étude EMPA-REG, un inhibiteur des SGLT2, la clarification des objectifs et moyens dans le traitement du DT2 chez le sujet âgé, la confirmation que les agonistes du récepteur du GLP1 constituent une avancée maintenant indéniable pour traiter le DT2 même au stade de l’insuline. Les avancées spectaculaires de l’endocrinologie sont immenses, celles de la génétique qui décode de mieux en mieux des syndromes rares, les tumeurs hypophysaires, le syndrome de Prader et Willi, et d’autres combien plus fréquents comme les pubertés précoces. Des clarifications sur le traitement de la maladie de Basedow et des indications des traitements hormonaux sexuels, des maladies des surrénales. La lipidologie n’est pas en reste, une avancée de taille avec la mise sur le marché, on l’espère prochaine et pas trop restrictive, des anti-PCSK9. Des données dans le domaine de la santé publique, le programme sophia, les Réseaux Diabète enfin réhabilités, les données concernant l’état de santé des diabétiques de type 2 en 2013 (BEH).
Mais hélas de moins bonnes. L’impact désastreux des campagnes contre les statines ou contre la vaccination y compris de la grippe chez les sujets âgés et/ou diabétiques. Celui des perturbateurs endocriniens, les effets délétères inattendus de la chirurgie bariatrique chez les non diabétiques et les femmes enceintes précédemment opérées, les données nuancées sur la santé des patients ayant un DT2 dans les populations les plus précaires (BEH), les limites dans l’approche de ces populations tant par la faiblesse persistante des actuels parcours de soins, que de sophia ou des Réseaux Diabète. Enfin le besoin de justifier encore en 2016 les bénéfices du contrôle glycémique. En somme un bilan exaltant sous certains angles, des obstacles encore non surmontés et des campagnes malfaisantes, témoin de la mouvance actuelle. Celle du doute, des théoriciens du complot, de la mauvaise foi et du terrorisme sécuritaire parfois, le tout démultiplié par Internet. À l’image de l’année 2015 en somme.
À l’image du monde d’aujourd’hui formidable et préoccupant. Mais réjouissons-nous, notre spécialité progresse et marque des points.
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