AUJOURD'HUI, toutes les musiques trouvent grâce auprès de tous les publics. Il y a quelques décennies, chaque style possédait ses fans qui rarement se mélangeaient et certains artistes connaissaient des périodes de creux dans leur carrière. Ainsi le guitariste-chanteur Buddy Guy au début des années 1980. Originaire de la Louisiane où il est né en 1936, c'est à Chicago qu'il se fait connaître au sein de la mouvance du Chicago Blues, dont il deviendra très rapidement un des archétypes. La réédition du CD « Breaking Out » (JSP Records/Socadisc) offre la possibilité de redécouvrir cette véritable force de la nature en 1980 et 1981.
Accompagné de son frère, Phil (guitare), il revisite, dans ces plages devenues rares, avec une certaine conviction et beaucoup d'énergie, ce style très marqué par les rythmes et les riffs de sa guitare Fender. Du blues solide comme un roc(k)…
Robert Cray fait partie de la nouvelle constellation des chanteurs et guitaristes de blues. Avec ses alter ego et contemporains Stevie Ray Vaughan (1954-1990) et Albert Collins, il s'est rapidement imposé comme une des figures essentielles du blues moderne. Fils de militaire né en Géorgie en 1953, il démarre sa carrière à l'aube des années 1970 avec le Robert Cray Band et se produit avec des acteurs importants du British Blues comme Keith Richards et surtout Eric Clapton.
« Live at the BBC » (Mercury/Universal), enregistré en direct dans les studios de la radio à Londres en 1988, est un album qui donne toute la dimension des influences multiples du guitariste qui s'exprime avec beaucoup de soul, de groove et de r'n'b.
La fondation Music Maker s'occupe, depuis plus de vingt ans, de faire connaître à un public plus large des bluesmen (et blueswomen) du Sud, dont certains, vieux et oubliés, vivent dans une certaine précarité dans l'Amérique moderne. Après un premier album intitulé « The Last and Lost Blues Survivors », Music Maker a édité dernièrement « Sisters of the South » (Dixiefrog/Harmonia Mundi), un double CD (et vidéo) rassemblant quatorze chanteuses de blues, dont cinq ont disparu récemment, qui sont pour la plupart totalement inconnues en Europe, voire aux États-Unis…
Si la plus connue des blueswomen est Pura Fé, d'autres « vétérantes » comme Etta Baker, Cora Mae Bryant, Algia Mae Hinton ou encore Beverly Guitar Watkins (1), qui s'expriment souvent en solo armées d'une simple guitare, méritent plus qu'une oreille attentive et surtout la reconnaissance.
Enfin, pour compléter le tableau du blues classique du Delta du Mississippi, un ouvrage s'impose : « À la recherche de Robert Johnson », de Peter Guralnik (Castor Music, 112 pages, 12 euros). Écrit en 1989 (traduit de l'anglais en 2008) par un spécialiste du blues et de la soul, ces quelques pages reviennent sur la personnalité exceptionnelle de Robert Johnson (1911-1938), sujet de légendes et de ragots, soupçonné d'avoir vendu son âme au diable contre des dons musicaux extraordinaires, qui influencèrent des générations de bluesmen, de rockers, de Muddy Waters aux Rolling Stones. Pour l'histoire.
1) Paris, Bataclan, 13 octobre (en première partie de John Mayall)
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