Classique
On en a vu beaucoup, depuis « Canard pékinois », premier spectacle chorégraphique de la compagnie créée par Josef Nadj en 1987, des démonstrations de ces univers casse-tête où grouillent personnages habillés en noir dans le style de l'Europe centrale et qui laissaient, au fil des créations, toujours une impression de déjà-vu. Il semble que l'imaginaire de Nadj ait basculé vers des thèmes plus universels, plus littéraires aussi, comme cet « Il n'y a plus de firmament » qui se réfère à Balthus et Antonin Artaud, où les tableaux qui se succèdent donnent au propos plus d'aération et de grâce et où l'humour, heureusement toujours très fort, est moins grinçant que par le passé.
Economie de personnages aussi avec deux figures bien reconnaissables : le danseur français Jean Babilée, quatre-vingt ans, mythe vivant de la danse moderne française et américaine, dont on rappellera seulement qu'il fut en 1946 le créateur du « Jeune Homme et la Mort », chef-d'uvre de Roland Petit, et Yoshi Oïda, japonais, acteur fétiche de Peter Brook. Ces deux-là semblent communiquer entre eux dans l'action qui, si elle n'est pas abstraite, n'est pas d'une clarté absolue.
Un autre groupe de personnages, quatre hommes en noir et une danseuse asiatique en blanc, dansent des tableaux de groupe très gracieux. Deux acrobates évoluent par intermittence dans un portique métallique et on n'échappe pas à une de ces séquences chères à Nadj où les quatre hommes en noir exécutent toutes les variantes possibles avec un panneau de bois centré par une porte qu'ils promènent d'un bout à l'autre de la scène.
La pièce, d'un petit quart d'heure trop longue - c'est une constante chez Nadj de ne savoir finir sans traîner -, s'achève par des hochements de tête de deux énormes statues cubiques, d'un assez bel effet, qui trônent au fond de la scène. Avec ses accessoires balthuséens, masques balinais, musiques traditionnelles et des extraits de Puccini et Rossini, cette création est une belle démonstration de théâtre dansé, dans laquelle il semble que l'on danse plus que par le passé.
Théâtre de la Ville (01.42.74.22.77). Prochain spectacle : « Chantier Musil », chorégraphie de François Verret, du 18 au 22 novembre.
Ce spectacle sera en tournée en France à Lyon, Annecy, Chambéry (novembre), Bourg-en-Bresse, Valence, Nantes, Orléans (décembre), Saint-Brieuc, Le Mans (janvier), Meyrin (février), Echirolle, Sète, Corbeil (mars) Douai (mai).
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