C'est en 1960, aux Etats-Unis, et en 1961, en Europe, que le premier contraceptif oral voit le jour. En France, la loi Neuwirth de 1967 signe la libéralisation de la contraception.
Dès cette période les femmes ont adopté massivement ce moyen de contraception. Mais l'apparition d'effets indésirables, et notamment d'un risque cardio-vasculaire, a incité les chercheurs à améliorer la formulation des pilules : les doses d'estrogènes ont été diminuées ; de nouveaux progestatifs sont apparus (gestodène, désogestrel...).
Comme l'a souligné le Dr David Elia (gynécologue, Paris), la pilule est devenue la méthode de référence avec une efficacité contraceptive supérieure à 99 % (indice de Pearl). Différents bénéfices ont pu être dégagés : amélioration des dysménorrhées ; diminution de l'abondance des règles et du risque d'anémie ferriprive ; moindre fréquence des troubles des règles, du syndrome prémenstruel, des kystes ovariens ; réduction du risque de cancer de l'endomètre, de cancer de l'ovaire et de tumeurs bénignes du sein.
Les effets indésirables graves sont très rares mais nécessitent une surveillance attentive ; il s'agit de thrombo-embolies veineuses ou d'infarctus du myocarde. Les autres effets secondaires, réels ou supposés, sont bénins ; parmi eux, la prise de poids représente une plainte ou une crainte fréquente de la part des femmes.
La peur de prendre du poids
C'est ce qui ressort d'une enquête de perception réalisée par la SOFRES, portant sur 3 609 femmes âgées de 15 à 45 ans, ayant répondu à un questionnaire. Quelle que soit la tranche d'âge, les femmes estiment que la pilule est fiable (94 %) et synonyme de liberté (84 %). Mais sa tolérance n'est jugée bonne que dans 47 % des cas ; 38% des personnes interrogées pensent que la pilule fait grossir. Parmi les utilisatrices qui ont changé de pilule, 67 % avaient des effets indésirables et 34 % se plaignaient d'avoir grossi. « La plainte concernant la prise de poids est moins fréquente (28 % versus 34 % pour la pilule précédente p < 0,01) mais la rétention hydrosodée (œdèmes, gonflement, jambes lourdes, ballonnements) demeure aussi fréquente », estime le Dr Marie-Noëlle Laveissière (Paris) qui présentait les résultats de l'enquête. « La rétention hydrosodée existe presque toujours sous pilule, plus ou moins marquée et en principe transitoire », a-t-elle ajouté. « Elle peut s'accompagner ou non d'une prise de poids. Compte-tenu de la nature des pilules disponibles jusqu'à ce jour, le problème a peu de chance de se résoudre en changeant de prescription. »
En effet, l'éthinylestradiol entraîne de façon tout à fait physiologique un certain degré de rétention hydrosodée, par activation du système rénine angiotensine aldostérone hépatique. Les progestatifs utilisés dans les pilules n'ont pas d'effet antiminéralocorticoïde capable de s'opposer à l'effet de l'éthinylestradiol.
Jasmine, une pilule à la drospirénone
La recherche Schering a identifié un analogue de la spironolactone, la drospirénone (17-alpha-spironolactone), dont le profil pharmacologique est très proche de celui de la progestérone naturelle, qui est doté d'une activité progestative puissante et d'une activité antiminéralocorticoïde modérée, et qui est dénué d'activité androgénique.
Ainsi, Jasmine, prochainement commercialisée par Schering, est une nouvelle pilule contraceptive, dosée à 30 microg d'EE et 3 mg de drospirénone, efficace et bien tolérée, et présentant la particularité de contrecarrer la rétention hydrosodée induite par l'EE.
Session du 30e Club santé, parrainée par les Laboratoires Schering S. A.
Participaient : le Dr David Elia (gynécologue, Paris), le Dr Michèle Lachowsky (gynécologue psychosomaticienne, Paris), le Dr Marie-Noëlle Laveissière-Deletraz (gynécologue, Paris) et Xavier Guille des Buttes (président du directoire Schering S. A.).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature