Drôles de lapins

* Quand les illustrateurs ont de l’imagination et du talent, ils parviennent à renouveler les thèmes les plus utilisés. Ainsi les lapins. Avec Bruno Heitz, les lapins sont en bois peint qui se déplacent devant un décor fait de même, et deux mains à suivre pour apprendre à compter, ou plus précisément, soustraire et additionner. Dans «les Lapins savent compter», les lapins rencontrent un loup qui en mange 4 ; il n’en reste que 1 qui va chercher d’autres lapins et en trouve 9 ; les 10 creusent 10 tunnels jusqu’au château du loup, qui a 1 pont-levis, 2 oubliettes, 3 escaliers, 4 tours... Un album très amusant à ouvrir à partir de 3 ans.

* Corinne Lovera Vitali propose pour sa part dans «Chez les lapins» une vision de l’animal loin des lapinous frais et polis des contes traditionnels : ses lapins sont «des espèces de sauvages» qui vont tout nus, n’ont pas d’école, de Noël ou de cadeaux comme les lapins des dessinateurs de contes traditionnels, ce sont les lapins que les chasseurs aiment en civet et les paysans en cage... Mais l’univers fantaisiste et quasi surréaliste de l’illustrateur Renaud Perrin entraîne du côté du rêve et de l’imagination au pouvoir. Un bel album pour un autre regard à partir de 4-5 ans.

« Les Lapins savent compter », Seuil Jeunesse, 21,5 x 28 cm, 48 pages, 13,90 euros.
« Chez les lapins », Editions Thierry Magnier, 22 x 25 cm, 32 pages, 14 euros.

Les prix Chronos

A l’initiative de la Fondation nationale de gérontologie, des jurés de 4 à 94 ans décernent à des ouvrages pour la jeunesse les prix Chronos de littérature, sur le thème « Grandir, c’est vieillir ; vieillir, c’est grandir ». Les petits de maternelle et de CP ont élu « les deux Maisons » (Didier Kowarsky, Samuel Ribeyron, Didier jeunesse) : l’histoire du p’tit vieux en sel et de la p’tite vieille en sucre qui ont bien du mal à s’entendre. Les élèves de CE1 et CE2 ont choisi « Des grands-parents magiques » (Kochka, Cyril Farudja, Castor Cadet Flammarion) : Angèle est confiée par son père pour quelque temps au couple âgé chez qui il allait en vacances quand il était jeune. Les CM1-CM2 ont sélectionné « Spinoza et moi » (Sylvaine Jaoui, Kitty Crowther, Casterman), mettant en scène un enfant solitaire qui cherche à s’intégrer dans une bande du quartier. L’histoire de l’enseignant retraité qui veut se venger de ses élèves et de sa mère très âgée a séduit les 6e-5e («la troisième vengeance de Robert Poutifard », J.-C. Mourlevat, B. Alemagna, Gallimard). Tandis que les 4e-3e ont préféré « 29 février », roman de Rémi Stefani (Rageot Editeur) dont le héros traverse la France avec son corbillard pour mener un vieil homme à sa dernière demeure. Enfin les lycéens et les adultes ont voté pour « le cahier de Marie », de Danielle Thiébaud (Editions Siloë), récit d’une veuve qui entre dans une maison de retraite.

www.prix-chronos.org.

Duo infernal

Rita, c’est la petite fille : 5 ans, une robe à grosses fleurs, beaucoup d’imagination et d’autorité. Machin, c’est son chien : il n’a pas de nom, une tache sur l’oeil et une toute petite queue ; il est paresseux, fataliste et gourmand et il aime philosopher. Rita et Machin sont les héros d’une série de petits albums au style épuré qui réjouiront les enfants à partir de 4 ans. Les aventures du duo imaginé par Jean-Philippe Arrou-Vignod sont illustrés en petits dessins au trait vif par Olivier Tallec, en noir et rouge uniquement. Le premier album, «Rita et Machin», explique comment les deux font connaissance : pour son anniversaire, la petite fille reçoit, entre autres cadeaux, un paquet qui bouge ; c’est le chien, auquel elle cherche un nom... Les autres titres « Rita et Machin à l’école » (Rita emmène Machin caché dans son cartable), « le Dimanche de Rita et Machin » (Rita veut s’amuser, Machin veut dormir) et « Rita et Machin à la plage » (la fillette et l’animal n’ont pas la même conception des activités agréables).

« Rita et Machin », Gallimard Jeunesse, 16 x 18,5 cm, 32 pages, 5,90 euros.

Comme un chef

* Comment résister à un livre de cuisine qui s’appelle «Miam!» ? Et qui, en plus, vous propose 60 recettes à faire tout seul à partir de 7 ans. Le livre, en forme de chevalet à poser sur la table de la cuisine, met en images, en quatre étapes, la recette choisie. Il suffit de 15 minutes pour la préparer, avec juste un verre, une petite et une grande cuillères pour mesurer les ingrédients. Sucrée ou salée, on aura l’embarras du choix, des classiques salade de pâtes, pizza au jambon ou gâteau poires-chocolat aux plus originaux clafoutis aux crevettes, sauté de porc à la chinoise, taboulé à l’orange ou tarte aux pommes et pralines. Merci Madeleine Deny (illustrateur Pierre Caillou, photos Laurence Mouton).

* Dans un tout autre style, voici un album qui fera la joie des grands comme des enfants (à partir de 7 ans). Dans «Quand Bécassine fait sa cuisine», Cécile Beaucourt propose 40 recettes simples mises en scène dans l’univers de l’héroïne centenaire. Celle-ci met son grain de sel en racontant des anecdotes avec son inimitable parler naïf. Les recettes, illustrées de photographies et de dessins sortis des albums et accompagnées d’astuces, sont regroupées selon les saisons : entre autres, au printemps, une salade aux pommes de terre et lardons, des fraises à la Chantilly ; en été, des tagliatelles de courgettes, une tarte aux abricots ; en automne, un avocat aux petites crevettes, un gratin de brocolis, des pommes au four ; en hiver, une purée de pommes de terre à l’ancienne et des truffes au chocolat...

« Miam ! », Nathan, spirale avec dos, rabat aimanté et chevalet, 14,5 x 23 cm, 80 pages, 12 euros. « Quand Bécassine fait sa cuisine », Gautier-Languereau, 20 x 25 cm, 96 pages, 14 euros.