Drôles de contes

CINEMA

DE NOTRE ENVOYEE SPECIALE
RENEE CARTON

« I L ne fait aucun doute que « Shrek » dépasse tout ce qui a été fait jusqu'ici dans le domaine de l'animation assistée par ordinateur. C'est le top de la technique pour les dix prochaines minutes ! », dit fièrement et sans illusion Jeffrey Katzenberg, l'un des fondateurs de DreamWorks avec Spielberg. Et il est vrai que l'animation de « Shrek » est impressionnante, avec ses personnages aux visages capables d'exprimer toutes sortes d'expressions, ses paysages époustouflants de précision et ses effets spéciaux étonnants.
Mais « Shrek » n'est pas qu'une prouesse technique. C'est aussi un conte de fées ou plutôt un jubilatoire détournement du conte de fées pour le plus grand plaisir des adultes tandis que les enfants se satisferont de l'histoire de la princesse prisonnière sauvée par une valeureuse créature. Et que tous apprécieront la morale du droit à la différence et de la tolérance.

Car Shrek est tout sauf le prince charmant. C'est un ogre très laid qui ne mange pas de petits enfants mais se repaît des mets les moins ragoûtants. Lorsque tous les personnages des contes, de Pinocchio au bonhomme de pain d'épice en passant par les trois ours, envahissent son marécage, le voici contraint de prendre la route, en compagnie d'un âne moins âne qu'il n'y paraît.
Dessins animés de Disney et pour les tout-petits, films de chevalerie ou fantastiques, comédies sentimentales, duos masculins, combats de kung fu, tout est bon à parodier pour les auteurs de ce fourre-tout très maîtrisé. Impossible de ne pas sourire même si l'on a perdu son esprit d'enfant. D'autant que les voix sont aussi très bien choisies : Mike Myers, Eddie Murphy et Cameron Diaz pour la version originale, Alain Chabat notamment pour la version française. Dans la guerre des deux grands du dessin animé, DreamWorks marque un point. Disney, bien sûr, n'a pas dit son dernier mot.

Sortie le 4 juillet.