« Nous devons la vérité aux Français », voilà ce qu'a répété le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré (UMP), dans la chronique politique d'Arlette Chabot sur Europe 1, se déclarant ainsi favorable à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la gestion de la canicule.
« La vérité n'appartient », selon lui, « ni à la gauche ni à la droite » mais « à tous les députés ». Pour le président, la commission devra répondre à des questions telles que : Pourquoi les services d'alerte ont-ils été pris de court ? Comment les services d'urgence hospitaliers fonctionnent-ils ? Faut-il améliorer le système de garde pendant l'été ? Pourquoi certaines maisons de retraite ont-elles pu mieux prévenir les conséquences de la canicule ? Le personnel est-il seulement en nombre insuffisant ou bien insuffisamment formé ? Et aussi pourquoi nos voisins allemands, belges, luxembourgeois qui ont été soumis aux mêmes conditions météorologiques les ont-ils mieux gérées ?
Jean-Louis Debré a assuré que si la mission révélait des dysfonctionnements, ceux-ci devraient être corrigés et les fautes, sanctionnées. Le président de l'Assemblée nationale n'imagine « pas une seconde que ses amis de la majorité puissent s'opposer à la création d'une telle commission ». Le Parlement a deux grandes fonctions, rappelle-t-il : « Une législative et une de contrôle du gouvernement et de l'action de l'administration. »
Et, en effet, le bureau de la commission des Affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale s'est réuni en urgence dans la même matinée. A midi, il annonçait sa décision de créer une « mission d'information parlementaire sur la crise sanitaire provoquée par la canicule de l'été », mission plus facile à mettre en place qu'une commission. Elle devrait permettre de rassembler, sans attendre la rentrée parlementaire en octobre, les éléments d'information utiles aux membres de la commission lors de la discussion du projet de loi relatif à la politique de santé publique, examiné par l'Assemblée nationale dès la première semaine de la session, et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui sera examiné la dernière semaine d'octobre.
Le 20 août, le Parti communiste et le Parti socialiste avaient chacun déposé une proposition dans ce sens.
Hervé Morin, le président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, a, pour sa part, déclaré que le gouvernement aurait certes dû informer davantage les Français des risques de la canicule, tout en considérant qu'il n'y a « pas eu de dysfonctionnements majeurs ». Dans un entretien avec « le Parisien », il refuse de rendre responsable le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, « même s'il a commis une erreur de communication ».
« Nous ne connaissons pas encore les chiffres précis, a insisté le Pr Dubernard. Aujourd'hui, je suis particulièrement choqué par ces centaines de corps qui attendent leurs familles », faisant ainsi allusion aux dépouilles stockées dans des morgues et qui n'ont pas été réclamées par leurs proches.
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