« Je voudrais que vous sachiez que vous êtes ma dernière chance », dit à Jacques Chirac un jeune homme de 21 ans, devenu tétraplégique, muet et presque aveugle à la suite d'un accident de la route qui l'a plongé pendant neuf mois dans le coma, le 24 septembre 2000.
Vincent Humbert ne peut plus communiquer qu'en activant le pouce droit sur la main de son interlocuteur et c'est de son lit d'hôpital, au centre héliomarin de Berck-sur-Mer, qu'il a écrit, il y a deux mois, au président de la République pour lui demander « le droit de mourir ».
« Tous mes sens vitaux ont été touchés, à part l'ouïe et l'intelligence, ce qui me permet d'avoir un peu de confort... Je bouge très légèrement la main droite en faisant une pression avec le pouce à chaque bonne lettre de l'alphabet. Ces lettres constituent des mots et ces mots forment des phrases », raconte-t-il dans sa lettre, parue dans le journal régional « Montreuil Hebdo », après qu'un journaliste l'eut rencontré à cinq reprises, et à la une de « France Soir ».
La mère de Vincent, Marie Humbert, 48 ans, qui habitait Francheville (Eure), a tout quitté pour rester auprès de son fils et s'est installée à Berck. « En tant que maman, ne me demandez pas d'approuver, dit-elle à l'AFP à propos de la requête de son fils. Je fais ce qu'il veut parce que je l'aime. »
L'assistance au suicide est illégale en France puisque le code pénal réprime l'euthanasie, qu'elle soit active (et c'est alors un homicide) ou passive (non-assistance à personne en danger). Sollicitée par la Britannique Diane Pretty, atteinte d'une sclérose latérale amyotrophique, la Cour européenne des droits de l'homme avait pour sa part jugé qu'un Etat ne pouvait être obligé de « cautionner des actes visant à interrompre la vie ».
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