Pour la première fois, un volet du baromètre santé de l’INPES intègre la question de la consommation de substances psychoactives en milieu professionnel. Drogue la plus consommée et responsable de 10 à 20 % des accidents du travail déclarés, l’alcool touche particulièrement les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de la construction. Plus de 16,5 % des agriculteurs et pêcheurs, ainsi que 13,4 % des professionnels du bâtiment en font un usage quotidien contre 7,7 % de l’ensemble des actifs âgés de 16 à 64 ans. Ces métiers sont aussi davantage concernés que les autres par les consommations ponctuelles mais importantes. Ainsi, 32,7 % du secteur de la construction et 30,7 % des professionnels des secteurs de l’agriculture et de la pêche déclarent avoir bu au moins six verres en une occasion au moins une fois par mois, devant ceux des secteurs de l’industrie (26,2 %), de l’hébergement et de la restauration (26,9 %) alors que cette proportion est de 19,2 % pour l’ensemble des actifs. Hors repas et pots, la consommation sur le lieu de travail concerne 16,4 % des actifs (18,9 % des hommes et 10,3 % des femmes). Ils sont 40 % à déclarer avoir consommé de l’alcool à la sortie du travail entre collègues (43 % des hommes et 32,6 % des femmes).
Différences hommes-femmes.
En ce qui concerne les drogues illicites et notamment le cannabis, sont principalement touchés les métiers des arts et spectacles, avec 16,6 % de consommateurs dans l’année (contre 6,9 % parmi l’ensemble des actifs), devant ceux de la construction (13 %), de l’hébergement et de la restauration (12,9 %). Les milieux de la restauration, de l’information/communication, des arts et spectacles sont les plus consommateurs de cocaïne, ecstasy, poppers et champignons hallucinogènes. Quatre secteurs d’activité affichent en revanche des niveaux de consommation de substances psychoactives bien inférieurs à la moyenne des actifs : l’administration publique, l’enseignement, la santé humaine, l’action sociale et les activités de services des ménages (femmes de ménage, jardiniers, concierges…).
Au-delà de ces chiffres, « les analyses par secteur d’activité sont à interpréter avec précaution du fait du caractère fortement sexué de certains d’entre eux » (à l’image de la construction et ses 90 % d’hommes ou de la santé/action sociale et ses 83 % de femmes), souligne l’INPES. Les surconsommations d’alcool des hommes exerçant dans les secteurs de l’agriculture et de la construction n’ont par exemple guère été observées chez les femmes exerçant ces métiers. Pour agir concrètement en entreprise sur certaines conduites addictives problématiques, la MILDT a réalisé un guide pratique intitulé « repères pour une politique de prévention des risques liés à la consommation de drogues en milieu professionnel ». Téléchargeable sur les sites Internet de la MILDT (www.drogues.gouv.fr) et de la Direction générale du travail (www.travailler-mieux.gouv.fr), ce document de 70 pages doit permettre de « faciliter la mise en place de politiques de prévention efficaces qui pourront anticiper sur les problèmes éventuels et éviter des réponses exclusivement disciplinaires ».
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