L ES trafics de substances psychoactives illicites sont l'œuvre de deux mondes différents, constate l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). D'un côté, on trouve des voyous de l'ancienne génération, liés au grand banditisme et au proxénétisme, reconvertis dans le cannabis dans les années quatre-vingt, puis dans la cocaïne dans la décennie quatre-vingt-dix ; d'un autre, la « caillera » (racaille), rassemblant des délinquants entrés précocement dans le milieu des stupéfiants comme usagers.
Dans les deux cas, des femmes interviennent, essentiellement dans l'organisation, la négociation avec les fournisseurs, la définition des rôles de chacun et le blanchiment de l'argent.
Les trafic locaux sont souvent l'œuvre de « micro-réseaux qui cohabitent, sans se concurrencer, sur une même aire géographique », à l'image de ce qui se passe dans les Hauts-de-Seine. Les enquêteurs de l'OFDT soulignent les « parcours de rupture » des trafiquants maghrébins, très tôt déscolarisés, avec leur culture d'origine. « Faire du business tend à devenir, particulièrement dans le contexte des territoires en proie à la désaffiliation sociale, un travail à part entière qui mobilise des ressources relationnelles et des compétences professionnelles. » L'esprit d'entreprise et le souci d'une réussite passant par l'argent « l'emportent » sur des logiques d'autofinancement de la consommation de psychotropes. Par ailleurs, de petites villes algériennes apparaissent très souvent dans le trafic d'héroïne en France, « comme si une compétence commerciale s'était collectivement développée à partir d'expériences de réussite individuelle ».
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