Drogue : la police de Paris sort ses fiches

Publié le 07/06/2001

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L A préfecture de police (PP) de Paris diffuse auprès du grand public deux fiches « Prévention et sécurité », l'une intitulée « Au sujet du cannabis », l'autre « Au sujet de l'ecstasy ».

Gare au « kif », à la « moquette », au « chit », au « teuf », disent les keufs qui en connaissent un rayon sur l'herbe et la résine. Méfiez-vous de l'« ecsta » appelée aussi « cacheton », baptisée « Love », « Eva » ou encore « Colombe ». « La loi protège le citoyen et la société », rappelle la PP. « Elle interdit l'usage, la détention, la vente et la promotion des produits stupéfiants. » Les Parisiens, confrontés aux bandes de dealers, de trafiquants en tout genre et autres harceleurs du voisinage, savent qu'il n'en est rien dans la cinquantaine de « points chauds » de la capitale, répertoriés par la préfecture elle-même. Par « point chaud », il faut entendre commerçants de mèche avec le « milieu » ou rackettés, pitt-bulls, bagarres, vandalisme, vente et usage illicites de substances psychoactives et voie publique transformée en dépotoir.
Que vaut le slogan de la PP, en lettres noires et rouges, « Ensemble, apprenons à dire non à la drogue ! », quand après avoir adressé des lettres recommandées avec accusé de réception au procureur de la République, au commissaire de police et au maire d'arrondissement, comme le suggère à toute victime un officier de la brigade des stupéfiants chargé de répondre à « SOS-Drogue Police 0.800.142.152 », on voit toujours des bandes faire régner leur loi, avec violence entre 2 h et 5 h du matin ? Depuis longtemps, les bandes en question, rompues à l'art des représailles dès l'apparition du premier uniforme venu, ont appris à ne pas demander d'autorisation préalable pour occuper le terrain de l'illégalité et pourrissent la vie des citoyens, jour après nuit.
Dans ces conditions, « les effets du cannabis et de l'ecstasy, variables selon la quantité absorbée », avertit la préfecture de police de Paris, seraient peut-être du meilleur effet sur les victimes des hors-la-loi.