L’Hyperprésident a encore frappé. Intervenant lundi soir devant un parterre d’hospitaliers chagrins, Nicolas Sarkozy a annoncé in extremis que la copie du gouvernement sur l’hôpital serait revue cette semaine au Sénat. Nouvelle illustration du fait du prince appliqué à la politique de santé, cette volte face n’a pas empêché les personnels de manifester jeudi dans la rue, mais elle est sans doute un gage de retour au calme à l’hôpital. C’est néanmoins fâcheux pour les parlementaires, qui ont travaillé pour rien ces dernières semaines. Et pour Roselyne Bachelot qui avait bataillé ferme sur la gouvernance hospitalière il y a un mois à l’Assemblée. On l’a vu avec le chef de l’Etat dans les tribunes du Stade de France samedi dernier. A la mi-temps, peut-être a-t-il eu la courtoisie de prévenir sa ministre de ce changement de cap, qu’à la vérité on sentait venir depuis un mois. Qu’importe la manière. Tout ça ne transformera pas une capitulation en victoire.
Y a-t-il un pilote dans l’équipe gouvernementale ? C’est le président, bien sûr. Mais y aura-t-il un « vrai » patron à l’hôpital comme il l’avait annoncé il y a 18 mois ? C’est moins évident désormais. En prenant prétexte du rapport Marescaux sur les CHU, Nicolas Sarkozy joue en effet les grands patrons, au détriment des « petits » directeurs. Cette semaine au Sénat, il y aura donc des amendements pour tempérer la toute puissance supposée de ces derniers. Les mandarins qui tempêtaient bruyamment depuis plusieurs semaines ont donc gagné. Tant mieux pour eux, mais peut-être tant pis pour vous. Sur les sujets de conflit avec les libéraux, les sénateurs qui planchent depuis mardi sur le projet « HPST » semblaient en effet de bonnes compositions. Mais rien ne dit que sur ce versant, la ministre soit prête aussi à sortir le drapeau blanc. La morale de l’histoire est à méditer par vos syndicats. 74% des Français sont derrière les hospitaliers en colère selon un récent sondage. En face, les libéraux affichent combien de divisions ?
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