Les journées « IBM Perspectives Innovation 2012 » centrées sur le thème de la croissance n’ont pas échappé à cette règle. Le bon Dr Watson était bien là, comme l’une des attractions de la vitrine technologique de l’intégrateur. L’occasion pour ce dernier de mettre en avant ses atouts parmi lesquels sa capacité à cerner le langage naturel : l’anglais pour le moment. Et son potentiel à soutenir les professionnels de santé dans la prise en charge du patient.
Si cette machine est devenue célèbre pour avoir remporté aux États-Unis le Jeopardy contre deux grands joueurs, il peine à démontrer son efficacité en milieu de santé. Pourtant, IBM ne cesse de souligner son potentiel. Du fait de sa capacité à cerner le langage naturel utilisé dans les données non structurées, cette plate-forme dispose de moyens lui permettant d’évaluer le bien-fondé d’un diagnostic. En fait, le Dr Watson a l’intelligence de comparer les antécédents médicaux d’une personne malade et ses symptômes, prendre en compte l’historique du patient. Sur cette base, il peut permettre à un professionnel de santé de réaliser le diagnostic le plus pertinent. Du coup, Dr Watson, Mister ordinateur, introduirait-il une approche automatisée de la prise de décision auprès des blouses blanches ? Il n’en est rien, s’empresse-t-on de préciser chez IBM. Il aide tout simplement à réaliser le bon diagnostic. De ce point de vue, il peut avoir sa place au sein du colloque singulier que forment le médecin et son patient. Dans cette logique, il est fait l’objet de tests outre-Atlantique.
À l’Hôpital Cedars-Sinai de Los Angeles (CA), le supercalculateur d’IBM sera progressivement capitalisé dans le traitement du cancer en apportant aux praticiens une aide sous forme de proposition instantanée de traitement. À cette fin, Dr Watson utilise la masse de données engrangée par l’établissement en oncologie ainsi que les informations contenues dans les dossiers cliniques de patients. Autre expérimentation américaine, celle de l’assureur WellPoint (Texas), spécialiste de la santé ; il entend capitaliser sur la robustesse de cette machine pour réduire les retours à l’hôpital de patients déjà soignés, du fait de mauvais diagnostics réalisés sachant que dans ce cas, l’hôpital ayant (mal)traité le malade doit s’acquitter de pénalités souvent lourdes. Un risque transféré à l’assureur. Conscient des retombées économiques potentielles des interventions du Dr Watson, WellPoint a décidé de collaborer avec IBM, l’objectif étant de concevoir des applications permettant de s’appuyer sur les bonnes pratiques pour améliorer la prise en charge des patients.
Si cet ordinateur est pour le moins impressionnant, ce qui lui a valu d’être l’attraction principale de la version 2012 des journées IBM Perspectives Innovation en France, les acteurs de la santé semblent pour le moins indifférents face à ses prouesses dans l’Hexagone. À notre connaissance, aucun établissement n’a pour l’heure ouvert ses portes au super-docteur d’IBM. Comment expliquer cet attentisme quand on sait que les erreurs de diagnostics ne sont pas réservées au seul continent américain ? La réponse serait peut-être à chercher du côté du processus décisionnel, « excessivement long et complexe en France », comme l’a estimé Alain Benichou, président d’IBM France, lors de cette manifestation francilienne.
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