Livres
S I Vincent Ravalec tient son pari - et la distance - ce seront plus de 8 000 pages qu'il aura publiées lorsque, sexagénaire depuis trois ans, il conclura le cycle de 12 romans à paraître à raison d'un tous les deux ans inauguré par celui-ci. « L'effacement progressif des consignes de sécurité » - ou E.P.D.C.S., comme l'éditeur se plaît à nous le présenter - étant lui-même un pavé de presque 700 pages difficiles à digérer.
Qu'est-ce qui a conduit cet auteur estimé de nouvelles - 7 recueils sont parus au Dilettante depuis « Un pur moment de rock'n roll » en 1992 jusqu'à « 13 contes étranges » en 1999 -
à se lancer dans ce projet à si long terme ? En fait Vincent Ravalec, qui fut « inapte au système scolaire » et donc, après de brèves études, amené à faire différents petits boulots dont celui de menuisier, « mais j'étais un piètre ouvrier », est un boulimique de travail.
Il a publié en dix ans une quinzaine de livres dont le « Cantique de la racaille », prix de Flore 1994, collaboré à quatre films et écrit des paroles de chansons, notamment pour Johnny Hallyday et il travaille actuellement sur une série de vingt recueils de nouvelles, chacun consacré à un pays différent, ce qui a fait parcourir à ce globe-trotter jusque là en chambre, quinze pays en dix-huit mois. Ce projet entre dans le cadre d'un cycle qu'il a baptisé « Visites du monde entier » et ses recherches sont plus précisément axées sur ce qu'il nomme « la sorcellerie », car il est persuadé qu' « il y a un monde invisible autour de nous, et que le sorcier (ou le chaman) a pour fonction de communiquer avec ce monde invisible ».
« L'effacement progressif des consignes de sécurité », est donc le premier volume d'un autre cycle intitulé « Le Jeu », qui en comprendra douze dans des genres différents et avec des héros récurrents. Celui-ci est un roman d'aventures dont le personnage principal est un ancien délinquant et meurtrier à 14 ans, qui, après avoir purgé sa peine de prison et être devenu le responsable d'une fondation d'art contemporain appartenant à un grand groupe mouillé dans de nombreuses « affaires », voit le réel lui échapper progressivement. Un récit baroque et touffu qui s'appuie sur des faits et des personnages contemporains réels et dans lequel l'auteur établit une analogie entre les modèles informatiques et la sorcellerie.
Pour mieux en démêler les fils, Vincent Ravalec invite d'ailleurs les lecteurs à se référer à un « manifeste » qu'il publie simultanément, « Pour une nouvelle sorcellerie artistique » (Librio) et renvoie à un site Internet (www.lejeu.net) qui se veut un lieu de communication entre des créateurs de toutes les disciplines.
Editions Flammarion, 681 p., 139 F (21,19 euros)
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